
Amélie, 21 ans, rêvait de devenir infirmière. Caroline, 25 ans, était ambulancière et pompier volontaire depuis peu. Le 14 janvier 2022, ces deux jeunes femmes étaient tuées de 80 et 30 coups de couteau. Trois ans plus tard, leur meurtrier vient d’être déclaré pénalement irresponsable, dévoile Le Figaro. Jordan G., 25 ans, a été hospitalisé d’office en psychiatrie et ne sera donc pas jugé aux assises, a tranché la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Montpellier. Il était « atteint au moment des faits d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement », indique l’arrêt de la cour d’appel rendu ce jeudi.
Publicité
Trois psychiatres ont évalué le meurtrier au cours de l’instruction. L’un d’eux a estimé que son discernement était altéré au moment des faits, tandis que les deux autres ont conclu à une abolition totale de son discernement, évoquant une bouffée délirante aiguë aggravée par une consommation de cannabis.
Le jeune homme, qui vivait avec sa compagne Amélie, à Roujan, une commune de l’Hérault située à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Béziers, est persuadé que des extraterrestres l’espionnent à travers son miroir en cette journée funeste de janvier. Dans un état qu’il décrira lors de l’enquête comme « délirant et paniqué », Jordan Garnier assène 80 coups de couteau à sa compagne. Convaincu qu’elle va se transformer en « zombie », il tente de lui trancher la tête avant de s’en prendre à sa voisine du dessus qui sortait promener son chien.
La suite après cette publicité
Depuis l’affaire Sarah Halimi, une loi du 24 janvier 2022 « exclut l’irresponsabilité pénale lorsque l’abolition temporaire du discernement provient de la consommation, volontaire et dans un temps très voisin de l’action, de substances psychoactives dans le dessein de commettre un crime ou un délit ». La justice a retenu une autre hypothèse dans l’affaire du double meurtre de Roujan. Malgré la drogue ingérée par le jeune homme, l’abolition du discernement de ce dernier a été jugée permanente. Il n’ira donc pas aux assises.
La suite après cette publicité
Une décision insoutenable pour les proches d’Amélie, interrogés par France 3. « On n’avait pas d’espoir vis-à-vis de la justice. Mais c’est beaucoup trop facile d’excuser ça comme ça », dénonce le frère de la victime. « Cette décision, je ne la comprends pas, mais je l’accepte. Mais ça ne fera jamais revenir ma fille », confie à la chaîne son père. À l’heure actuelle, la famille d’Amélie ne pense pas se pourvoir en cassation, indique nos confrères. S’ils le souhaitent, ils ont dix jours pour faire appel de cette décision.
Source : Lire Plus