D’un bout à l’autre de la Corse, ces deux villes n’ont rien à voir. L’une dépasse les 75 000 habitants, l’autre en dénombre à peine 7 000. L’une est le chef-lieu de son arrondissement, l’autre fait partie de celui de Bastia. L’une est connue pour avoir vu naître Napoléon, l’autre pour avoir subi l’effondrement d’une tribune en 1992, causant la mort de 18 personnes. Elles ont pourtant un point commun : leur score explose dans le top 500 du JDD des villes où il fait bon vivre en France en 2025.
Ajaccio a bondi de 41 places par rapport à l’année dernière, passant de la 160 à la 119e. Pour Marie-Paule Mancini Neri, native de la ville, pas de doute, c’est grâce à la sécurité qui règne dans la cité corse. « Par rapport aux autres grandes villes françaises, notamment du littoral, nous ne connaissons pas beaucoup de débordements », explique l’Ajaccienne de toujours. « Beaucoup de continentaux viennent d’ailleurs vivre ici pour des raisons de sécurité », assure la bénévole à la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, qui a vu passé le pape en décembre dernier.
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En outre, « plusieurs facteurs font d’Ajaccio une ville où il fait bon vivre », poursuit la septuagénaire, pour qui le cadre de vie n’a cessé de s’y améliorer ces dernières années. « C’est une ville propre, l’aéroport est à proximité et les commerces se portent plutôt bien », énumère-t-elle, en y voyant un facteur contre-intuitif, car les prix y sont 7 % plus élevés qu’en moyenne dans l’Hexagone. Dans le pays ajaccien, la fréquentation touristique a également augmenté de 12 % entre mars 2023 et mars 2024.
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Pour la cité impériale, la dynamique se poursuit. Dans le classement des 500 villes du JDD, elle était déjà en hausse de 9 places en 2024 et de 32 places en 2023. « C’est le signe que le travail paie », se félicite Alexandre Farina, premier adjoint du maire Stéphane Sbraggia. « On s’est considérablement développé. Beaucoup de réalisations ont amélioré le cadre de vie des habitants », affirme le trentenaire. « Le premier mandat (2014 à 2020, NDLR) a été consacré aux travaux de désenclavement et de réhabilitation des quartiers populaires. Le second (2020 à 2026, NDLR) à l’embellissement et à l’attractivité du cœur de la ville. Notamment avec des travaux sur la place centrale, la création de parcs ou la mise en place d’équipements de mobilité », ajoute-t-il.
« C’est une ville propre, l’aéroport est à proximité et les commerces se portent plutôt bien »
Côté sécurité, la mairie « veille au grain », assure Alexandre Farina. « On a musclé notre police municipale avec le recrutement d’agents supplémentaires », indique l’élu. « Elle est d’ailleurs formée pour être une police de proximité, proche des habitants et facilement abordable », continue-t-il. En matière de sécurité, l’équipe municipale se veut intransigeante. En guise de preuve, le premier adjoint cite une affaire qui s’est déroulée à l’été 2023 : « Des agents de la ville avaient été agressés dans un point de deal. On l’a dénoncé sur les réseaux sociaux et on s’est rendu sur place pour envoyer un signal fort ».
Cent cinquante kilomètres plus au nord, à Furiani, pas de police municipale, mais un maire qui possède la botte secrète pour faire de sa ville un lieu où il fait bon vivre : « On gère la commune comme un petit village. On suit tout de très près : écoles, cantines, crèches, commerces, transports. On a un contact rapproché avec la population. Le secret, il est là ». Pierre-Michel Simonpietri, élu en 2020, gère cette cité corse dans un esprit familial : « À Noël, on a fait une grande fête pour les enfants. Des activités étaient prévues et un buffet était organisé. C’était gratuit pour tout le monde car le plus important était de réunir les habitants ».
Voilà la clé pour bondir dans le top 500 des villes du JDD ? En 2025, Furiani est passée de la 440 à la 404e place. En 2024, elle avait déjà grappillé deux places, après en avoir gagné 40 en 2023. « Les habitants vivent bien car on est là pour eux », affirme l’édile, qui revendique d’appliquer les bonnes vieilles méthodes : « Je fais à l’ancienne. Je n’appelle pas des cabinets d’étude comme les grandes métropoles. L’étude, c’est moi qui la fais sur le terrain ».
La commune bénéficie aussi de la hausse du prix de l’immobilier à Bastia : + 34 % depuis 2018. De quoi rendre plus attractive Furiani, située à seulement dix petits kilomètres de la préfecture de Haute-Corse. Bastia pâtit également d’une insécurité grandissante. En 2024, les violences sexuelles ont par exemple augmenté de 25 % et les coups et blessures volontaires de près de 18 %. À rebours des deux autres villes corses, elle stagne dans le top 500 du JDD. Toutefois, en 89e position, elle reste devant Ajaccio et Furiani.
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