
Le Sénat a adopté ce mardi 18 février une proposition de loi portée par la droite visant à interdire le port de signes religieux, et notamment le voile islamique, dans les compétitions sportives, y compris au niveau amateur. Soutenu par le gouvernement, le texte a été approuvé par 210 voix contre 81.
Interdit par certaines fédérations, comme en football, mais autorisé dans d’autres disciplines, notamment le handball, le port du voile suscite des débats au sein du sport français depuis plusieurs années. Un sujet sensible sur lequel les précédents gouvernements ont fait preuve de prudence, écartant à plusieurs reprises des propositions similaires émanant de la droite sénatoriale.
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Ce texte, « que le gouvernement soutient avec force, apporte une pierre bienvenue dans l’édifice qu’ensemble nous devons construire depuis des années contre toutes les formes de séparatisme », a salué François-Noël Buffet, ministre issu de LR et proche du locataire de Beauvau, Bruno Retailleau. Dans le détail, la proposition de loi dispose que « le port de tout signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique ou religieuse est interdit » lors des « compétitions départementales, régionales et nationales » organisées par les fédérations sportives « délégataires de service public ».
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Dans une ambiance électrique, de nombreux sénateurs de gauche ont dénoncé « une atteinte à la loi de 1905 » sur la laïcité, qui célèbre cette année son 120e anniversaire, ainsi que la « stigmatisation » des sportives de confession musulmane. « En utilisant ce principe fondateur pour servir votre récit antimusulman, vous ne faites que nourrir les confusions, les approximations et les stéréotypes », a lancé le président des sénateurs PS, Patrick Kanner, à l’adresse des sénateurs LR. L’écologiste Mathilde Ollivier a, de son côté, accusé la droite de « viser directement, frontalement, lâchement, des femmes de confession musulmane de notre pays » dans le but de les « exclure » de la pratique du sport.
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Cette interdiction doit encore être débattue par l’Assemblée nationale.
Le texte, en attente de transmission à l’Assemblée nationale, inclut d’autres mesures controversées, comme l’interdiction d’utiliser les gymnases ou terrains de sport des collectivités territoriales pour « l’exercice d’un culte », notamment comme salles de prières. Elle impose également aux règlements intérieurs des piscines d’interdire le port de tenues susceptibles de « contrevenir » aux principes de « neutralité des services publics » et de laïcité. Une disposition qui fait écho à une décision du Conseil d’État ayant, en 2022, interdit le burkini dans les piscines municipales de Grenoble.
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