
Le souffle court, les regards hagards, trois hommes avancent sous les acclamations d’une foule massée à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Entourés de combattants du Hamas et du Jihad islamique, ils sont contraints de prendre la parole devant un parterre de badauds et de caméras avant d’être remis au Comité international de la Croix-Rouge. Ce samedi, après plus de 500 jours de captivité, Sacha Trupanov, Yaïr Horn et Sagui Dekel-Chen retrouvent la liberté, en échange de nouveaux prisonniers palestiniens libérés par Israël.
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La scène, orchestrée par le mouvement islamiste, est désormais bien rodée. Une grande bannière des Brigades Ezzedine Al-Qassam flotte derrière eux, tandis que des messages en arabe, en hébreu et en anglais rappellent l’intransigeance des factions palestiniennes sur le destin de Gaza. Une phrase, inscrite en lettres noires, résume l’état d’esprit des terroristes : « Pas de déplacement sauf vers Jérusalem ». Un rappel à l’attention des États-Unis et d’Israël, alors que la perspective d’une évacuation forcée des habitants de l’enclave est évoquée dans les discussions diplomatiques.
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Un échange sous pression
Le retour des otages intervient au terme de tractations fiévreuses menées sous l’égide du Qatar et de l’Égypte. L’accord de trêve, entré en vigueur le 19 janvier, a vacillé ces derniers jours, le Hamas menaçant de suspendre les libérations et Israël promettant en retour une reprise des opérations militaires. Il a fallu de longues heures de négociations pour que l’échange aboutisse : en contrepartie des trois otages israéliens, plusieurs dizaines de prisonniers palestiniens, dont certains condamnés à la perpétuité, doivent être relâchés dans la journée.
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Comme à chaque libération, la scène provoque des émotions contrastées. À Tel-Aviv, des centaines d’Israéliens rassemblés sur une place allument des bougies et attendent, anxieux, la confirmation du retour de leurs compatriotes. Certains expriment leur soulagement, d’autres dénoncent une mise en scène humiliante orchestrée par le Hamas. La colère monte également après les récits d’ex-otages sur leurs conditions de détention : tortures, privations, enfermement prolongé dans des tunnels sans lumière du jour…
Une trêve de plus en plus fragile
Avec 73 otages toujours retenus à Gaza, dont au moins 35 présumés morts, la suite du processus s’annonce incertaine. Washington et Doha espèrent entamer la deuxième phase des négociations dans les prochains jours. Celle-ci doit permettre la libération de tous les otages israéliens, avant une troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction du territoire palestinien.
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Mais sur le terrain, les tensions persistent. L’armée israélienne continue d’exercer une forte pression militaire sur les positions du Hamas, tandis que le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne cache plus son impatience. Samedi soir, le secrétaire d’État américain Mario Rubio est attendu en Israël pour tenter d’apaiser les tensions et relancer les discussions. En attendant, les familles des otages restés à Gaza continuent d’espérer. Pour elles, la guerre ne s’arrêtera que lorsque tous auront retrouvé leur foyer.
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