L’essentiel
- Une explosion due à une grenade a frappé un bar associatif de Grenoble, blessant une douzaine personnes dont six gravement et déclenchant une enquête confiée à la DCOS.
- Le procureur de la République a exclu la piste terroriste mais évoque un possible règlement de comptes, en précisant qu’un suspect armé d’une kalachnikov a pris la fuite après l’attaque.
- Les secours et les forces de l’ordre sont restés mobilisés sur place toute la soirée tandis que les autorités ont condamné un acte qualifié de criminel et d’une violence inouïe.
Une violente explosion a secoué un bar associatif du quartier du Village olympique à Grenoble, mercredi soir, blessant une douzaine de personnes, dont six graves, selon un nouveau bilan ce jeudi matin. L’origine du drame a été identifiée : une grenade a été jetée dans l’établissement, a-t-on appris de source policière. Une enquête est en cours pour déterminer les motivations derrière cet acte et identifier les responsables. L’enquête a été confiée aux policiers de la DCOS, ex-PJ. Près de 80 sapeurs-pompiers étaient présents.
« Une personne est rentrée, a lancé une grenade, n’a pas prononcé de mot, semble-t-il, et ensuite a pris la fuite », a déclaré le procureur François Touret de Coucy, présent sur place. « Aucune hypothèse n’est privilégiée à ce stade », a-t-il ajouté.
Un règlement de comptes ?
Mais « on peut exclure l’attentat purement terroriste, puisqu’il n’y a rien qui nous permet de penser que c’est lié à du terrorisme », a dit le magistrat, évoquant « un acte de violence extrême » qui « peut être lié à un règlement de compte, d’une manière ou d’une autre ». « Cette personne aurait été armée aussi d’une kalachnikov, mais cela reste à déterminer. Il n’est pas certain que cette kalachnikov ait été utilisée. A priori, les dégâts ont été causés par l’éclatement de la grenade », a-t-il expliqué.
« Beaucoup de clients » étaient présents au moment de l’explosion, a encore précisé le procureur. « Tout est mis en œuvre pour retrouver » le suspect, a assuré François Touret de Coucy. La préfète Catherine Séguin a adressé « un message de compassion pour les victimes et leurs proches » et salué « le sang froid dont a fait preuve la population de ce quartier ». « C’est un acte d’une lâcheté inouïe, qui n’a pas sa place dans notre République. L’Etat ne tolérera pas de tels actes », a encore déclaré la préfète.
Une enquête est en cours, les secours sur place
L’incident s’est produit peu après 20 heures, plongeant le quartier dans la stupeur. Sur place, les secours ont travaillé sans relâche jusqu’à tard dans la soirée. Un peu plus de deux heures après les faits, « on attend que les derniers blessés, les moins graves, puissent être orientés vers les hôpitaux », a expliqué Chloé Pantel, maire adjointe du secteur 6 de Grenoble. « Les forces de police vont rester présentes sur le quartier pendant un moment », a-t-elle précisé.
Nos informations sur la ville de Grenoble
Le maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle, a condamné l’explosion survenue mercredi soir dans un bar de la ville, la qualifiant d’« acte criminel d’une violence inouïe ». L’hôpital de Grenoble a déclenché son plan blanc pour soigner les blessés, a précisé le maire écologiste. Le bar associatif visé est « un lieu de rassemblement des personnes du quartier et de l’extérieur, et surtout pour regarder des matchs de foot », a encore indiqué Chloé Pantel. Les CRS ont été déployés « pour sécuriser le quartier », a précisé la prèfète sur X.
Le ministre de la Santé Yannick Neuder est attendu, jeudi matin au CHU de Grenoble, pour se rendre « au chevet des victimes et des soignants mobilisés » après l’explosion, a indiqué mercredi soir la préfecture de l’Isère. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, effectue lui vendredi un déplacement dans la ville sur le thème de la sécurité.