Après la mort de Mark, Bridget s’est consacrée à ses deux enfants. Mais le temps du deuil est terminé : elle reprend le chemin des plateaux télé et découvre Tinder. Renée Zellweger continue d’apporter toute sa pétillance et sa drôlerie à celle qui est devenue, en vingt ans, une bonne copine dont les maladresses sentimentales renvoient aux nôtres. Dans ce quatrième volet qui carbure à la nostalgie, on se délecte toujours, avec un Hugh Grant hilarant ! Stéphanie Belpêche
De Michael Morris, avec Renée Zellweger, Leo Woodall. 2 h 04
The Brutalist
On ne parle pas assez de Guy Pearce, révélé par le stupéfiant Memento (2000), de Christopher Nolan. Il fallait une forte personnalité pour incarner Harrison Lee Van Buren, riche industriel américain prenant sous son aile Laszlo Toth, architecte hongrois qui accepte sa commande pour sa propriété en Pennsylvanie. Nommé à l’Oscar du meilleur second rôle, le comédien tient la dragée haute à Adrien Brody dans cette fresque historique remarquable. S. B.
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De Brady Corbet, avec Adrien Brody, Guy Pearce et Felicity Jones. 3 h 34.
Série : à ne pas rater
The Head (saison 3)
Avis aux amateurs de thrillers polaires… Cette nouvelle saison est aussi terrifiante et bien ficelée que les précédentes. On suit cette fois le biologiste Arthur Wilde qui entame une traversée de la planète en espérant trouver des réponses au dérèglement climatique. Mais quand des membres du groupe de scientifiques qui l’accompagne rendent l’âme sans raison (apparente), les uns après les autres, le cauchemar commence. Pour les retardataires, les deux premières saisons de la série seront mises en ligne sur la plateforme en même temps que la troisième. À rattraper d’urgence. Florian Anselme
D’Àlex et David Pastor, avec John Lynch, Olivia Morris et Moe Dunford. Six épisodes, à partir du 5 février sur la plateforme Max.
Expo : Louvre Couture
Dans le sillage de l’opération Yves Saint Laurent aux musées en 2022, qui se déployait de manière tentaculaire dans six institutions parisiennes, le Louvre propose un dialogue inédit entre les chefs-d’œuvre du département des objets d’art et des pièces emblématiques de l’histoire de la mode, de 1960 à 2025. Ainsi se lance-t-on dans un jeu de piste pour débusquer la centaine de silhouettes et d’accessoires disséminés sur 9 000 mètres carrés et prêtés par des maisons prestigieuses comme Chanel, Dolce & Gabbana, Jean-Paul Gaultier, Louis Vuitton… Incontournable. S. B.
Jusqu’au 21 juillet. louvre.fr.
Théâtre : Le Cercle des poètes disparus
Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Triomphe aux deux Molières, l’adaptation du film culte est partie en tournée avec l’équipe de la création et reprend à Paris avec une nouvelle distribution. Au théâtre Antoine, succédant à Stéphane Freiss dans le rôle du charismatique professeur Keating, Xavier Gallais cornaque la joyeuse bande d’élèves attachants, campés par des jeunes comédiens talentueux – mention à Basile Sommermeyer, Octave Lemarchand et Julien Despont ! L’audace enseignée n’est pas poussée jusqu’à s’éloigner du film, mais la mise en scène inspirée d’Oliver Solivérès en ressuscite les émotions et chaque soir, un public transporté par cet éloge de la transmission les ovationne. Debout ! Humbert Angleys
Théâtre Antoine (Paris, 10e), 2 h. Jusqu’au 30 avril. theatre-antoine.com
En tournée : toutes les dates sur jmdprod.com
À lire
Sergio Leone, père du western européen
On ne présente plus Sergio Leone, le cinéaste qui a fait de Clint Eastwood une star planétaire avec la « Trilogie du dollar » (Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus, Le Bon, la Brute et le Truand). Nourris par une amitié de longue date, ces entretiens couvrent toute la vie du cinéaste. Une occasion unique de se replonger dans l’œuvre de cette figure majeure du western spaghetti, qui a également donné dans le péplum avec Le Colosse de Rhodes, tout en étant un réalisateur de seconde équipe très demandé ; son travail sur le Ben-Hur de William Wyler en témoigne. Dans le même registre, François Truffaut avait mis la barre très haut avec son célèbre livre écrit à quatre mains avec Alfred Hitchcock. Noël Simsolo vient de l’égaler. Nicolas Gauthier
Conversations avec Sergio Leone, Noël Simsolo, Capricci, 256 pages, 39 euros.
Le plus grand rebelle français du XXe siècle
La récente vente des souvenirs et écrits du général de Gaulle a atteint 5,6 millions d’euros. L’album que lui consacre Jean-Paul Ollivier permet de suivre au plus près, grâce aux photos et aux documents, le parcours hors norme de l’auteur de l’Appel à la résistance du 18 juin 1940. Fervent patriote, Jean-Paul Ollivier est autant attaché au Tour de France qu’au général de Gaulle. Doué pour transmettre ce qu’il aime, il fait aussi bien l’éloge du mythique chef d’État que de Louison Bobet et Jacques Anquetil. Tous des champions ! Bernard Morlino
Charles de Gaulle, un destin pour la France, Jean-Paul Ollivier, Larousse, 315 pages, 19,99 euros.
Martin Amis à cœur ouvert
Après Money (1984), London Fields (1989) et The Information (1995), où il passe l’Occident aux rayons X, le romancier britannique Martin Amis (1949-2023) a fait une pause dans son œuvre avec Expérience (2000), qu’il désigna comme des « mémoires », surtout pas comme une auto-biographie, pour laisser la place aux autres alors que les critiques le traitaient de Narcisse. « On n’écrit pas sur un sujet mais autour d’un sujet », précise-t-il. L’as nabokovien de la satire évoque les grands disparus de sa vie dont son père, l’écrivain Kingsley Amis. B. M.
Expérience, Martin Amis, Le Livre de Poche, 624 pages, 10,40 euros.
Au pied du mur, au pied de la lettre
Quand Esther perd son père, elle sent bien que le plus beau des hommages serait d’ouvrir un atelier d’écriture épistolaire : pour sûr, elle pourra y guérir ses blessures. Mais l’écriture a ceci de fascinant qu’elle rapproche les êtres et les rafistole du mieux qu’elle peut, même si rien ne semble les unir. Alors tout un aréopage curieux débarque, entre une femme seule, un couple tombé dans une dépression post-partum, un financier perdu et un adolescent. Ensemble, cahin-caha, avec tendresse, ils pourraient bien trouver les mots qui apaisent. Georges Grange
Les Lettres d’Esther, Cécile Pivot, Le Livre de Poche, 336 pages, 8,70 euros.
Le mot rare
Caligineux : qui manque de clarté
Que de propos caligineux sont prononcés par ceux qui… vous enfument ! Obscurité et fumée, ça tombe bien, sont les deux étymologies du brouillard. Pour mettre de la clarté là-dedans, sachez que « caligineux » vient du latin caligo signifiant « brouillard ». Mais le mot caligo vient lui-même de l’indo-européen kel (cacher), que l’on retrouve dans le mot latin cella (la chambre, qui échappe au regard). Et le brouillard français ? Il vient de brodiculare, en gallo-roman le « bouillon », dont les vapeurs troublantes donneront l’italien imbroglio. Une explication sans doute caligineuse ! G. G.
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