![Siège de l'USAID à Washington.](https://www.lejdd.fr/lmnr/rcrop/375,250,FFFFFF,forcey,center-middle/img/var/jdd/public/styles/paysage/public/media/image/2025/02/11/15/063_2198234147-1.jpg?VersionId=Iy832j6v3nzSBDaXGTocQLwDDTrP1bdb)
L’United States Agency for International Development (USAID) – en français « agence américaine pour le développement international » – fut créée en 1961 dans le sillage du plan Marshall. Consacrée à l’origine à la lutte contre l’influence soviétique au-delà des frontières américaines, cette agence fédérale à vocation humanitaire, financée par la Maison-Blanche, fut l’un des outils de soft power de la puissance américaine, alors en rivalité avec l’URSS.
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Dans les années 1980-1990, elle sera notamment impliquée dans les opérations menées par la CIA, afin de renverser les régimes socialistes sud-américains hostiles à Washington. Placée en 1999 sous le contrôle du département d’État lors de la présidence de Bill Clinton, c’est sous l’administration Bush, face aux préoccupations de sécurité nationale, qu’elle prend une nouvelle ampleur stratégique.
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Soutien économique et politique, financement d’ONG et associations consacrées à l’éducation, à la santé et à la nutrition au sein de nombreux pays en développement, elle aurait également servi, selon certains de ses détracteurs, d’alibi à la présence américaine au sein de nombreux pays. Afrique subsaharienne, Asie, Moyen-Orient, Amérique latine, Caraïbes, Europe… environ 120 États sont impactés par ses activités.
L’USAID, bras droit de la politique étrangère américaine
Coopérant étroitement avec le département d’État et la CIA, l’USAID participe activement à la politique étrangère américaine. Dotée d’un budget de 40 à 50 milliards de dollars par an, et composée de plus de 10 000 employés à travers le monde, l’USAID est de très loin le premier pourvoyeur mondial d’aide humanitaire.
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L’USAID fait cependant l’objet de vives critiques au sein même des États-Unis. Parmi les principaux reproches qui lui sont adressés : son fonctionnement bureaucratique et des dépenses excessives. À l’étranger, elle suscite par ailleurs la défiance de plusieurs pays, comme en Bolivie, qui expulsa l’USAID en 2013, dénonçant l’ingérence politique de l’agence. On l’accuse notamment d’avoir joué un rôle actif dans le soutien apporté aux principaux mouvements d’opposition dans les régimes hostiles à Washington, comme au Nicaragua et au Venezuela.
Le démantèlement de cet organisme, que Trump accuse de « corruption », s’inscrit dans une volonté de réduire le poids de l’État fédéral et de tailler dans les dépenses publiques.
Fermeture de l’USAID : quelles conséquences ?
L’annonce de Donald Trump a suscité une onde de choc dans le milieu de l’humanitaire. Nombreux sont ceux qui craignent que la disparition de l’organisme ne génère une crise humanitaire mondiale. Selon son ancienne directrice, Samantha Power, la suppression de l’USAID « met en péril des millions de vies, des milliers d’emplois aux États-Unis […] et compromet gravement notre sécurité nationale et influence dans le monde ».
Outre la fermeture de nombreux programmes d’aide humanitaire et le déclenchement de licenciements en cascade, la mise à l’arrêt de l’USAID atteste plus largement du poids prépondérant des États-Unis dans l’ensemble des budgets dédiés à l’aide publique au développement et à l’aide humanitaire. À eux seuls, les États-Unis représentent ainsi près de 42 % de l’aide humanitaire mondiale, précise l’AFP.
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