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Le temps est venu d’une super-intelligence dépassant les capacités cognitives humaines dans tous les domaines. Nous allons tous devenir déficients, d’une certaine manière, face à cette technologie. Nous devons considérer l’ensemble des enjeux éthiques, sans en oublier aucun. S’il existe un curseur d’humanité, admis de tous, c’est bien celui qui distingue l’homme de la machine.
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Le potentiel de l’IA est énorme et fascine à juste titre. C’est une technologie de la promesse, en matière de santé notamment. Elle mérite d’être considérée, utilisée, maîtrisée et orientée. Avec elle, l’homme et la machine sont capables de fusionner jusqu’à un degré important. Elle soulève de nombreuses questions éthiques à mesure qu’elle s’intègre dans la vie sociale. Son développement touche directement la personne humaine dans son identité, car il est ouvert à des projets d’amélioration du corps humain.
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L’homme a un registre de pensée beaucoup plus varié, vaste et subtil que la simple pensée calculatoire
La Fondation Jérôme Lejeune est à l’avant-garde de la recherche éthique. Elle lance un appel pour qu’un cadre juridique et des lignes guides donnent des indications sur l’usage scientifique et clinique de l’intelligence artificielle. L’IA ne doit pas déshumaniser la science. On ne peut pas penser l’intelligence humaine comme un ordinateur ultracomplexe. L’homme a un registre de pensée beaucoup plus varié, vaste et subtil que la simple pensée calculatoire. Le génie relationnel des personnes porteuses de trisomie 21 en est une illustration. L’IA pose des questions qui touchent au cœur même de ce qui fait l’identité de l’espèce humaine dans sa nature d’être relationnel, rationnel, éthique et personnel.
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Le cœur du sujet se situe donc dans la façon avec laquelle nous accueillons l’IA. Si ses bienfaits sont nombreux, son développement appelle à une plus grande responsabilité, car elle peut mettre en jeu des éléments essentiels à la condition humaine.
Certes, on peut difficilement prédire les impacts d’une technologie tant qu’on ne l’a pas utilisée de manière intensive. On sait cependant que l’expérience peut rendre ces effets secondaires irréversibles à cause de leur enracinement dans les infrastructures de la société ou dans la culture humaine. Pour que ce dilemme ne se pose pas, agissons collectivement pour orienter le développement et l’usage de l’IA au service de la recherche sur l’intelligence humaine, quelle qu’elle soit. La gouvernance de l’IA sera vouée à l’obsolescence si elle se contente de répondre à des applications technologiques bien établies, déjà utilisées et disponibles sur le marché.
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La personne humaine doit être la mesure de tout développement technologique
La promesse d’un changement rapide à l’échelle planétaire par l’IA soulève enfin des questions quant à l’orientation de ce changement : qui en profitera et qui en subira les inconvénients, le cas échéant ? L’IA pose incontestablement une question de pouvoir. Le risque n’est pas négligeable que la convergence de l’IA avec les nouvelles biotechnologies utilisées à des fins de diagnostic, aggrave encore la mécanique de sélection discriminatoire à l’encontre des personnes handicapées, au premier rang desquelles celles porteuses de déficience intellectuelle. L’IA vise-t-elle en effet à promouvoir le développement, la santé et les conditions de bien-être de tous les peuples et de tous les êtres humains ? Nul ne peut le garantir aujourd’hui. Non contrôlée, l’IA comporte le risque d’aggraver les inégalités et de créer de nouvelles formes de discrimination et de marginalisation. La Fondation Lejeune a développé un savoir pour promouvoir une approche de la recherche scientifique et du progrès fondée sur des repères essentiels qui permettent de respecter l’homme et ses droits fondamentaux. La personne humaine doit être la mesure de tout développement technologique.
La Fondation Jérôme Lejeune, experte médicale et scientifique sur les déficiences intellectuelles d’origine génétique, lance cet appel pour initier une action internationale en faveur de l’intelligence humaine. Le monde investit massivement sur l’intelligence artificielle. Peut-être pourrions-nous consacrer un peu de ces efforts pour investir dans l’intelligence humaine, au bénéfice des personnes fragilisées dans leur intelligence ? Les premiers essais cliniques visant à guérir la déficience intellectuelle sont en cours, la Fondation Jérôme Lejeune aura été pionnière en la matière. Les besoins sont immenses.
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