![Jean-Luc Mélenchon.](https://www.lejdd.fr/lmnr/rcrop/375,250,FFFFFF,forcey,center-middle/img/var/jdd/public/styles/paysage/public/media/image/2025/02/12/10/000_362w2qy.jpeg?VersionId=KukiDEJbSpjchuiMGM8rI_qqkdLxkQbY)
Jean-Luc Mélenchon rêve du « grand remplacement », mais à sa manière. Il veut transformer le pays par la force des dynamiques démographiques. Son dernier pari ? Une recomposition territoriale qui ferait basculer la ruralité dans une nouvelle réalité sociale et politique au profit des populations des banlieues. Une vision sans nuances qu’il assume : « Ce remplacement est celui d’une génération qui vient après l’autre et qui ne ressemblera jamais à la précédente », a-t-il martelé en meeting. Aucun débat, aucun dialogue avec les habitants des territoires concernés : son projet est une fatalité.
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Jean-Luc Mélenchon se veut prophète d’un avenir inéluctable, d’une « créolisation » qui balaierait ce qu’il perçoit comme une France figée dans le passé. « Le futur n’est pas voué à être le passé toujours recommencé. Il y en a assez de l’apologie de la tradition », assène-t-il. Mais derrière cette rhétorique pseudo-progressiste, un projet bien plus radical : précipiter un changement de société par l’effet mécanique du nombre. Il ne s’agit plus de défendre un modèle de société mais de l’imposer à grande vitesse. Redessiner la France rurale, trop conservatrice (trop RN) à son goût, non pas par l’adhésion mais par un basculement démographique. Une approche brutale, presque mécanique, où les territoires ne sont plus des espaces de vie mais des zones à investir, des résistances à briser.
Ce n’est plus seulement de radicalité qu’il est question mais d’une logique de confrontation. Loin d’incarner une gauche universaliste, Jean-Luc Mélenchon s’enferme dans une vision belliqueuse où chaque espace devient un champ de bataille idéologique. « Cette partie du pays est à nous », lance-t-il, non plus en défenseur du « vivre-ensemble » mais en stratège cynique d’une guerre politique. La ruralité et les banlieues ne sont plus des lieux de coexistence mais deux camps retranchés, deux blocs électoraux qu’il oppose frontalement : la « France des tours » contre celle des bourgs et villages. Il ne se contente plus d’instrumentaliser les fractures culturelles, il les exacerbe, convaincu qu’une polarisation maximale servira ses intérêts.
L’accélérationnisme mélenchoniste, présenté comme une vision d’avenir, se révèle être une impasse
Le message est clair : Jean-Luc Mélenchon ne veut pas accompagner une évolution, il veut l’accélérer. Non pas rassembler autour d’un horizon commun, mais imposer une recomposition brutale du pays, quitte à précipiter l’affrontement. Les réalités sociales ? Évacuées. La cohésion nationale ? Sacrifiée. Il ne cherche plus l’adhésion : il veut imposer un nouvel ordre par la contrainte.
L’accélérationnisme mélenchoniste, présenté comme une vision d’avenir, se révèle être une impasse. En exacerbant les divisions plutôt qu’en les apaisant, il espère forcer le cours de l’histoire. Mais l’histoire ne se plie pas aux injonctions d’un chef en mal de dernier coup d’éclat. Ce projet, loin de la grandeur qu’il s’imagine, ne produira qu’un chaos accru, une radicalisation des oppositions et, à terme, un rejet massif. Car si Jean-Luc Mélenchon pousse la cadence, il oublie une chose : les peuples n’aiment pas qu’on leur impose le tempo. Et lorsque la pression devient insoutenable, l’accélération finit souvent en sortie de route. Pour Jean-Luc Mélenchon, elle pourrait bien se produire dans les urnes.
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