À chaque fois, l’émotion de lui parler est intacte car il convoque quelques-unes des figures les plus légendaires de l’histoire du cinéma. Harrison Ford, 82 ans, en ajoute une à son palmarès : Thaddeus « Thunderbolt » Ross qui se transforme en alter ego de Hulk, mais rouge au lieu de vert !
Face à l’héritier du titre très convoité de Captain America, Sam Wilson (Anthony Mackie), il incarne le président des États-Unis, victime d’un complot international qui pourrait bien mettre le monde à feu et à sang. Interview via Zoom avec l’acteur au top de sa forme, toujours aussi pince-sans-rire.
Super-héros
« Je suis stupéfait, car durant toute ma carrière, on ne m’a jamais proposé d’enfiler une cape et des collants et de prétendre que je savais voler ! Je n’ai aucune explication à vous fournir. Des emplois de militaires, de policiers, d’espions, de médecins, toutes sortes d’individus avec de l’autorité et des responsabilités, ça oui. J’ai même été le président des États-Unis dans Air Force One (1997), de Wolfgang Petersen, et dorénavant dans Captain America : Brave New World, où je possède enfin des superpouvoirs car je deviens le Hulk rouge !
J’étais intrigué par Marvel, j’y décelais l’opportunité de toucher un public différent de celui qui me suit habituellement. Ces blockbusters récoltent un énorme succès au box-office et génèrent une communauté de fans impressionnante. Je n’y comprends absolument rien, donc j’ai eu envie d’explorer le genre. Je me suis bien amusé. »
Contre-emploi
« Je n’ai jamais eu l’ambition de n’interpréter que des rôles positifs ou héroïques. Mon expérience m’a enseigné que l’espèce humaine était complexe. Je me concentre sur l’enjeu que représente le personnage dans l’histoire, et peu importe que ce soit un gentil ou un méchant. Je n’ai jamais de source d’inspiration autre que mes collaborateurs sur le plateau, je me réfère au scénario, aux mots et aux idées qu’il contient. Je travaille à partir des détails et j’assemble seul toutes les pièces du puzzle pour construire sa psychologie.
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Mais j’aime être dirigé, allier mes ambitions avec celles de quelqu’un d’autre. Chaque réalisateur est différent, apporte son vécu et ses centres d’intérêt. J’apprends de mes erreurs. Le cinéma n’est pas un effort individuel, mais une entreprise collective : les gens sont intelligents, les idées fusent sur un tournage. C’est excitant car on ne sait jamais à l’avance ce qui va arriver. J’en tire beaucoup de plaisir. Les répliques sont là, mais impossible de deviner la manière dont elles vont résonner dans la bouche de ceux qui les disent. »
Motivations
« Je vous vois venir : oui, je joue un président américain avec un côté obscur dans le contexte actuel… Mais je vous arrête tout de suite : il n’y a aucune lecture politique, c’est un divertissement ! Vous êtes journaliste, alors je conçois que vous vous posiez la question. Mais ce n’est pas qui je suis ni ce que je fais. L’univers Marvel sollicite l’imagination de façon merveilleuse, si bien qu’on accepte les choses les plus invraisemblables sans problème. On s’extrait de la réalité de tous les jours avec enthousiasme. Le potentiel est immense. Je n’ai jamais eu de plan de carrière : je ne suis pas une équation mathématique, je me fie aux heureux hasards. Sans sacrifier la vraie vie. »
Captain America : Brave New World, de Julius Onah, avec Anthony Mackie, Harrison Ford. 1h58. Sortie mercredi 12 février.
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