Si Masoud Pezeshkian, le président iranien, a récemment déclaré ne pas vouloir doter son pays de l’arme atomique, une fuite de documents du régime, transmis par le Conseil national de la résistance Iranienne (CNRI) au JDD, atteste de la volonté du régime de développer des missiles longue portée capables d’emporter des têtes nucléaires.
C’est sur le site de Shahrud, dans la province de Semnan, en Iran, que les autorités iraniennes chercheraient à développer dans la plus grande discrétion des têtes nucléaires. Initialement consacrée au lancement de satellites, la base de Shahrud accueille désormais des ingénieurs du SNPD, acronyme farsi de « Sazman-e Pazhouheshhaye Novin-e Defa’i », l’agence iranienne dédiée au développement d’armes aérospatiales.
Des missiles à la portée de 3 000 km
D’après les documents consultés par le JDD, les ingénieurs du SNPD veulent installer ces têtes nucléaires sur le missile Ghaem 100, dont la portée peut atteindre 3 000 kilomètres. Inauguré en janvier 2024, le Ghaem 100, développé par les Gardiens de la révolution Islamique, a déjà prouvé ses capacités d’emport spatial en déposant en orbite le satellite iranien « Soraya ». Selon les rapports du Conseil national de la Résistance Iranienne, ce missile longue portée serait calqué sur un missile de conception nord-coréenne.
Les mêmes rapports indiquent que le général Hassan Tehrani Moghaddam, le père du programme balistique iranien, est à la tête du projet d’emports de têtes nucléaires pour les missiles Ghaem 100. Extrêmement surveillée, la base de Shahrud est ceinturée par une zone d’exclusion de 20 kilomètres. Aucun civil n’a l’autorisation d’y pénétrer.
![Photographie d’une plateforme de lancement pour missiles sur le site de Shahrud](https://resize-lejdd.lanmedia.fr/r/375,,forcex/img/var/jdd/public/media/image/2025/02/11/17/img_0065.jpeg?VersionId=xWhcnnlbdOGeTg07EoPlYma7Qi.YdzN1)
D’après nos informations, les Gardiens de la révolution planchent également sur une version approfondie du missile Ghaem 100, le Ghaem 105, qui devrait faire l’objet de plusieurs tests dans les prochains mois ; sous la couverture de mise en orbite de satellites commerciaux.
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Toujours selon les documents consultés par le JDD, l’Iran dispose d’un autre site, non loin de Shahrud, dédié à la production de moteurs à ergols liquide, une technologie complexe permettant de propulser des missiles sur de très longue distance, avec un contrôle et une précision accrus. C’est sur ce site que, le mois dernier, le régime iranien a procédé à une véritable démonstration de force en envoyant dans l’espace la fusée « Simorgh », elle aussi capable d’atteindre une portée de 3 000 kilomètres.
Le développement d’armes nucléaires inquiète beaucoup les États-Unis, et notamment l’administration Trump. « Je pense que l’Iran a très peur de l’idée que nous les bombardions. Et nous pouvons éviter ça, en signant avec eux l’accord pour qu’ils s’engagent à ne jamais se doter de l’arme nucléaire », a déclaré, lundi, le président américain, lors d’une interview pour la chaîne de télévision Fox News. Affaire à suivre.
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