Elle nous accueille avec la même simplicité joyeuse que notre meilleure copine de cinéma qu’est devenue, en vingt-cinq ans, Bridget Jones. Dans le quatrième et dernier volet de ses (més)aventures, Renée Zellweger se glisse à nouveau avec une maladresse attendrissante dans l’existence de celle qui, quatre ans après la mort de Mark, reprend le chemin des plateaux de télévision et découvre Tinder. L’ancienne célibattante a pris de l’âge, mais n’a perdu ni son charme ni son humour dans cette suite qui fonctionne à la nostalgie : des dialogues toujours crus et mordants, la même bande de copines délurées, le légendaire slip-gaine, et Hugh Grant qui fait encore son show.
Répondre « non » n’était pas une option ! (Rires). Qui aurait envie de faire ça ? J’étais ravie quand Helen Fielding [auteur de Bridget Jones, NDLR] m’a appelée pour me dire : « Tu peux venir pour qu’on discute d’un truc ? »
Que partagez-vous avec le personnage ?
Plus que je voudrais bien l’avouer ! Il y a ces moments un peu gênants quand Bridget sait qu’elle fait n’importe quoi mais qu’elle ne peut pas s’arrêter, et ça, c’est 100 % moi !
Êtes-vous plus proche de la Bridget du premier film ou de ce nouvel opus ?
Je dirais que celle d’aujourd’hui me parle davantage car nous avons avancé dans la vie de la même manière. Ce que je lui envie, c’est son optimisme : elle ne s’apitoie jamais sur son sort. Elle ne pleurniche pas, elle tend l’autre joue et elle repart. Bridget est un modèle de résilience !
Votre complicité à l’écran avec Hugh Grant est toujours épatante. Le secret ?
Jouer avec lui, c’est comme enfiler de vieilles chaussures : on se sent à l’aise immédiatement ! J’étais fan de lui avant de le rencontrer et je le suis encore plus depuis qu’on joue ensemble. Il est tellement malin, il me fait rire tout le temps, devant et derrière la caméra. Mais il faut être à la hauteur de son humour et suivre le rythme ! C’est vrai que côté partenaires, j’ai de la chance depuis vingt-cinq ans ! (Rires) Mes nouveaux soupirants, Leo Woodall et Chiwetel Ejiofor, sont tout à fait à mon goût.
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En trente ans de carrière, vous avez eu de grands rôles, gagné un Oscar pour Judy. Vous avez eu de la chance ou vous avez beaucoup travaillé pour cela ?
Je me sens privilégiée d’avoir collaboré avec de grands réalisateurs et de formidables acteurs, mais je suis parvenue à un point de ma carrière où je ne peux tout attribuer à la chance. Il m’est arrivé d’en avoir marre de moi-même : dans n’importe quel métier, vous voulez être sûr d’évoluer de façon épanouissante, alors quand j’ai eu le sentiment que ce n’était pas le cas, j’ai préféré faire autre chose que du cinéma. On ne peut pas être une personne intéressante en ayant l’impression de se répéter. Et on ne peut pas nourrir un rôle à l’écran si on ne vit pas des expériences enrichissantes hors plateau.
Qu’est-ce qui vous fait revenir à chaque fois devant la caméra ?
L’aventure magique qu’offre le cinéma. J’adore passer de longues semaines sur un lieu de tournage inconnu, œuvrer avec une équipe, dans la même énergie, pour créer quelque chose qui a du sens. Et émotionnellement, en tant qu’actrice, c’est passionnant de tenter d’établir une conversation intime avec un personnage très différent de soi.
Chez vous, cela est souvent passé par la performance physique : chanter et danser dans Chicago, devenir Judy Garland, jongler avec les kilos pour Bridget Jones…
Elle agit comme la couverture qui vous faisait vous sentir protégé quand vous étiez enfant : elle vous donne une impression de sécurité dans votre interprétation. La transformation permet d’oser davantage car ce n’est pas vous.
Bridget Jones : folle de lui ★★★
De Michael Morris avec Renée Zellweger, Hugh Grant, 2h04. Sortie mercredi.
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