![Donald Tusk à la Bourse de Varsovie le 10 février 2025.](https://www.lejdd.fr/lmnr/rcrop/375,250,FFFFFF,forcey,center-middle/img/var/jdd/public/styles/paysage/public/media/image/2025/02/10/18/075_kalka-polandsp250210_npxeu-1.jpg?VersionId=hj9TEVh3v8RZk91AezIfulGZM7V6V5iP)
« C’est une somme record, jamais vue dans l’histoire de l’économie polonaise », a déclaré Donald Tusk ce 10 février lors d’un discours à la Bourse de Varsovie. Un discours au titre évocateur : « Pologne : L’année de la percée ». « Une nouvelle ère » s’ouvre en effet pour la Pologne, assure le chef du gouvernement, et ses ambitions au sein du continent sont immenses.
Publicité
Un plan d’investissement dans les secteurs civil et militaire, d’une envergure jusqu’alors inégalée, a en effet été annoncé. Son double objectif : consolider la sécurité de Varsovie, face aux tensions qui se cristallisent à la frontière est du pays depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, et hisser l’économie polonaise au même rang que ses partenaires d’Europe de l’Ouest.
La suite après cette publicité
Seul État de l’UE à posséder une frontière commune avec l’Ukraine et la Russie (via l’oblast de Kaliningrad), la Pologne développe ses capacités militaires à toute vitesse. La nation d’Europe centrale compte, ni plus ni moins, disposer de la plus grande armée terrestre de l’UE d’ici 2035. Pour cela, la Pologne consacre déjà 4,7 % de son PIB à sa défense, loin (en proportion) devant ses partenaires européens. À titre de comparaison, la France consacre 2,1 % de son PIB aux dépenses militaires. Donald Tusk a également promis l’acquisition massive de matériel militaire flambant neuf (principalement américain et sud-coréen, à l’instar des chars M1 Abrams et F-35 américains et des K2 sud-coréens) et la modernisation accélérée des forces militaires polonaises. En outre, l’année dernière, le gouvernement polonais avait annoncé 2,3 milliards d’euros de dépenses publiques pour le renforcement de sa frontière orientale face à Moscou.
La suite après cette publicité
Soutien des Gafam
Sur le plan civil, le plan d’investissement annoncé par Donald Tusk met l’accent développement technologique. Cette initiative ambitieuse, rendue possible grâce à l’apport de capitaux étrangers – essentiellement américains – pourra compter sur le concours des grandes entreprises de la tech américaine. « Nous avons des discussions avancées avec Google, Amazon, IBM et Microsoft », a annoncé le Premier ministre, ajoutant que « les dirigeants de Microsoft et Google seront mes invités en Pologne dans les prochains jours et (que) nous finaliserons leurs plans d’investissements ». Des déclarations qui trouvent un écho particulier, alors que Cracovie accueille le lancement de la première usine polonaise d’intelligence artificielle.
Rivaliser avec les économies de l’Europe de l’Ouest
Pour Donald Tusk, croissance économique et investissements technologiques devront permettre à la Pologne de rivaliser avec les économies des pays occidentaux de l’Union européenne. « Nous avons été longtemps considérés avec dédain » a-t-il ainsi affirmé lors de son discours.
La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Avec une croissance économique de 2,9 % en 2024 (selon les premières estimations des Statistiques polonaises), l’économie polonaise connaît d’ores et déjà est une reprise encourageante. En dépit de risques inflationnistes persistants, la volonté du gouvernement centriste de Tusk est d’encourager la liberté d’entreprendre via des mesures de simplification administrative, dans l’esprit du DOGE américain.
Parmi les investissements annoncés, la modernisation des infrastructures ferroviaires et routières a également été confirmée. 44 milliards de dollars seront ainsi investis dans les chemins de fer polonais d’ici 2032 afin d’ « assurer la logistique d’un pays qui joue un rôle crucial dans la région », a souligné Donald Tusk.
Autant d’ambitions qui pourraient conférer davantage de poids à la Pologne, alors que celle-ci, placée au cœur de l’échiquier géopolitique européen, occupe depuis le 1er janvier la présidence tournante du Conseil de l’UE.
Source : Lire Plus