![60m hommes lors du Meeting de Paris indoor 2025 à Accor Arena de Paris-Bercy, le 9 février 2025.](https://www.lejdd.fr/lmnr/rcrop/375,250,FFFFFF,forcey,center-middle/img/var/jdd/public/styles/paysage/public/media/image/2025/02/10/18/043_kmsp_001983_0042.jpg?VersionId=ZDdrD2my4TKxtQLOW474vsH12y.mboVN)
Ce dimanche à l’Accor Arena de Paris-Bercy, nous avons assisté à une réunion en salle d’athlétisme avec de la longueur, de la perche et des épreuves de sprint, y compris des haies. Ces compétitions dans des salles couvertes sont capitales pour nos athlètes. Durant le long hiver, elles leur permettent de garder le contact avec la concurrence et de mesurer leurs progrès. C’est aux États-Unis que sont nées ces réunions « indoor ».
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L’une de ces premières compétitions officielles se déroule par une nuit froide et pluvieuse, le 11 novembre 1868 à New York. La foule se presse dans un immense hangar dont le sol est en terre battue. On utilise des chaussures à pointes, que l’on se prête à tour de rôle. Pas de pistolet pour le « start », mais un musicien armé d’une paire de cymbales qui donne le départ. Je voudrais vous raconter une anecdote. J’accompagnais en 1973 à New York un petit groupe d’athlètes français : Francis Gonzales sur le demi-fond, le regretté Jacques Rousseau à la longueur et Jean-Michel Bellot à la perche. Impossible de s’échauffer car la salle était trop petite et la foule beaucoup trop nombreuse !
Le plus difficile fut de traverser la 5e Avenue avec les perches sur le dos puis de trouver la petite porte de service conduisant à la salle. En France, il faudra attendre le 18 janvier 1954 pour qu’une réunion se déroule à Paris, au Vel d’Hiv. La Fédération n’était pas du tout enthousiaste, ce fut pourtant une grande réussite avec plus de 4 000 spectateurs déchaînés. J’ai encore le Miroir des Sports de l’époque qui titrait : « Les athlètes ont plébiscité la piste en bois. » Les perchistes tricolores, qui ont toujours eu un temps d’avance, ont effectué de nombreuses compétitions en salle : Houvion, Vigneron, Quinon, Collet, Galfione, etc. Sans remonter très loin, Renaud Lavillenie a battu le record du monde à Donetsk en 2014 (6,16 m).
La salle doit servir d’outil de propagande pour relancer l’athlétisme international ainsi que la pratique pour la jeunesse
Je dis d’ailleurs continuellement aux entraîneurs : « L’hiver, organisez des réunions et innovez ! » Même si vous n’avez pas de gymnase, un petit rien suffit. Je repense ici à l’événement que nous avions mis sur pied dans un hangar à Alfortville, en 1970. Il y avait de la vitesse, du grimpé à la corde et une perche avec un butoir qui était simplement posé au sol. La salle était pleine de gamins turbulents. C’était formidable à voir. Le Grand Prix de Noël à Colombes est un autre bon exemple à citer. Ce dimanche, on a suivi particulièrement l’Américain Sam Kendricks à la perche, Wilhem Belocian et Aurel Manga face au Suisse Jason Joseph sur les haies, Laeticia Bapté chez les filles, Jeff Erius sur 60 mètres… La liste n’est pas exhaustive.
Hélas, pas de demi-fond type 1 500 mètres, la mairie de Paris refusant la mise en place d’une piste. J’attendais mieux de sa part. La salle doit servir d’outil de propagande pour relancer l’athlétisme international ainsi que la pratique pour la jeunesse. Vous regarderez alors les tribunes avec tous ces jeunes. Car ce sont eux les soleils de l’hiver.
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