![Chems-eddine Hafiz suggère une rencontre au pape pour marquer l'amitié des chrétiens et musulmans.](https://www.lejdd.fr/lmnr/rcrop/375,250,FFFFFF,forcey,center-middle/img/var/jdd/public/styles/paysage/public/media/image/2025/02/10/18/000_36vq46z-2.jpg?VersionId=VsCQFERET_t6auDHa9QBx2u4yZPtsyK5)
Une rencontre pour fédérer les chrétiens et les musulmans. C’est la proposition du recteur de la grande mosquée de Paris soumise au pape François, ce lundi 10 février, alors qu’il était reçu à Rome. Cet événement serait placé sous le « haut patronage » du pape pour marquer « l’amitié » entre les deux religions. Il pourrait « être imaginé à Paris dès cette année 2025 », écrit également le représentant du culte musulman de France dans une lettre remise au souverain pontife.
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La rencontre pourrait « se référer au nom de saint Augustin, figure de convergence entre les terres d’Orient et d’Occident » et s’inscrire « dans l’esprit des rencontres inter-religieuses d’Assise initiées le 27 octobre 1986 » par le pape Jean-Paul II, ajoute Chems-eddine Hafiz, qui est aussi président de l’Alliance des mosquées, association et leaders musulmans en Europe.
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« Il nous incombe de travailler ensemble à une Europe fidèle à son héritage humaniste »
« L’histoire européenne nous enseigne les périls de l’intolérance et du fanatisme. À l’heure où renaissent les extrémismes de tous bords, il nous incombe de travailler ensemble à une Europe fidèle à son héritage humaniste », affirme le recteur de la grande mosquée de Paris, qui avait déjà été reçu par le pape François en février 2022.
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Tout en saluant le « travail exceptionnel des catholiques et de leurs représentants », Chems-eddine Hafiz déplore qu’en « Europe, la fraternité entre chrétiens et musulmans » soit menacée par « l’indifférence, la déshumanisation, la crainte de l’autre et du lendemain ». Et de poursuivre : « Depuis trop d’années, en Occident, l’islam est perçu à travers le prisme déformant du terrorisme et de la violence », ce qui « alimente les discours hostiles ».
Le recteur souligne également que le pape François « a dénoncé à plusieurs reprises les reculs identitaires et les discours de haine qui menacent les peuples, alors que le salut de nos sociétés est dans l’unité et l’harmonie ».
Cette proposition intervient dans un contexte délicat pour Chems-eddine Hafiz, sous le feu des critiques. Il est notamment accusé de produire des certifications halal sur des produits alimentaires qui seraient ensuite exportés vers l’Algérie. Cette pratique aurait rapporté environ deux millions d’euros de chiffre d’affaires à la grande mosquée de Paris en 2023.
Par ailleurs, le recteur s’est montré ambigu sur le cas de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien critique du pouvoir algérien détenu depuis mi-novembre en Algérie. Interrogé sur BFMTV fin janvier, il a assuré « qu’il y a des gens extrêmement sincères qui sont en train de le défendre, mais il y en a qui instrumentalisent cette situation », tout en indiquant qu’il fallait tenir compte de sa binationalité.
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