Ce projet a été jugé trop risqué pour l’économie du pays. Les Suisses ont massivement rejeté, ce dimanche 9 février, une initiative des écologistes, visant à inscrire dans la constitution le respect des limites naturelles de la planète. Le référendum « pour une économie responsable dans les limites de la planète » a été rejeté à 70 % pour une participation de près de 38 %.
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Le non l’a emporté dans les 26 cantons que compte le pays. « Ce non n’est certainement pas un non à la protection de l’environnement », a assuré le conseiller fédéral (ministre) en charge de l’environnement, Albert Rösti, lors d’un point presse. Selon lui, c’est un non à « une vie radicalement différente de celle que nous menons aujourd’hui en Suisse ».
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Le résultat n’a rien d’une surprise. Le gouvernement fédéral, les partis conservateurs et les milieux économiques étaient opposés au texte. Ils jugeaient qu’il mettait en danger l’économie en allant trop loin, et estimaient que les plans actuels de lutte contre le changement climatique étaient suffisants.
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Les Suisses « ne veulent pas adapter leur mode de vie pour prendre soin de la planète », a commenté le quotidien Tages-Anzeiger, jugeant le résultat du vote « compréhensible ». « L’initiative demandait la protection de l’environnement aux forceps », juge le quotidien germanophone, soulignant qu’en cas de oui, la Suisse aurait dû réduire sa consommation en l’espace de dix ans, ce qui « aurait nécessité des coupes sévères dans l’économie ».
« Le victoire du “oui” aurait eu pour conséquence une augmentation très importante des prix »
« Il y a eu une campagne des opposants réfractaires à tout changement », a dénoncé, sur la télévision publique RTS, Margot Chauderna, co-présidente des Jeunes Verts, formation à l’origine de cette initiative. « L’objectif (était) d’aboutir en une décennie à une économie et une société où la quantité de ressources consommées et celle des polluants rejetés restent dans des proportions supportables par l’environnement », a expliqué l’ONG Greenpeace, partisane du oui, dans un communiqué.
Avant le scrutin, l’UDC, parti conservateur et principal mouvement du pays, ne mâchait pas ses mots : « Cette initiative est dangereuse. Elle aurait comme conséquence une augmentation très importante des prix ou encore une diminution de la diversité de l’offre dans les domaines autant variés que sont l’alimentation, le logement, la mobilité ou encore les vêtements ». Et Nicolas Kolly, un élu du parti, d’ajouter : « En résumé, nous détruirons la prospérité de la Suisse, avec un niveau économique similaire à des pays comme l’Afghanistan, Haïti ou Madagascar ».
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