![Autour d’Emmanuel Macron, les principales personnalités de la candidature française.](https://www.lejdd.fr/lmnr/rcrop/375,250,FFFFFF,forcey,center-middle/img/var/jdd/public/styles/paysage/public/media/image/2025/02/09/09/chronique-celine-acfranck-faugerepresse-sports.jpg?VersionId=FogRJdy2RFHNKWNlTeEV.0WDasg2NK.p)
Gâchis ou mauvaise pioche ? Présenté comme le « Tony Estanguet des montagnes » par Emmanuel Macron, adoubé par le CIO, le sextuple champion olympique de biathlon Martin Fourcade a jeté l’éponge lundi soir « pour ne pas sacrifier [ses] convictions », pointant trop de désaccords sur « le mode de gouvernance, la vision et l’ancrage territorial ». Stupeur et tremblements. « S’occuper des JO, c’est très engageant. Et dans sa décision, il y a une part d’aspect personnel que je respecte », lâche Laurent Wauquiez, l’ex-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura), co-tête d’affiche de cette campagne avec Renaud Muselier. Le président de la région Sud (ex-Paca) est moins tendre : « Les Jeux, c’est un projet collectif et Martin Fourcade ne voulait pas la jouer comme ça. Sa rémunération (1), les arbitrages budgétaires, la localisation du siège du comité d’organisation, rien ne lui convenait. C’est un immense champion mais c’est un solitaire. »
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La guerre des égos dans ce projet très politique interroge, tant la superstar du biathlon semblait cocher toutes les cases depuis sa candidature le 23 octobre dernier. « Martin pensait sincèrement qu’il allait pouvoir transformer la montagne, avec une dimension écologique très forte, nous confie un proche du dossier. Les choses ont changé ensuite. On lui a vendu une valise Vuitton mais, à l’arrivée, c’était plutôt une valise en carton. » Cette sortie de piste inattendue agace le CIO, qui déclare attendre « avec impatience » l’identité du nouveau patron.
Un caillou dans la chaussure de ski dont se seraient bien passé les organisateurs. La carte des sites n’est pas finalisée, la répartition des épreuves et des cinq villages d’athlètes sur les quatre zones de compétition (2) pas complètement actée. Le budget, lui, a été resserré, à 2 milliards d’euros. « Ce seront les Jeux d’hiver les moins chers de l’histoire », promet Renaud Muselier, et il leur faut désormais trouver une nouvelle incarnation à la renommée internationale qui fasse l’unanimité.
Le lancement officiel du comité d’organisation en grande pompe reste programmé le 18 février
Casting express. Car le lancement officiel du comité d’organisation en grande pompe reste programmé le 18 février au Groupama Stadium de Lyon-Décines. Les médaillés olympiques Marie Martinot et Vincent Jay restent en course. Circulent ces derniers jours les profils de la skieuse de 64 ans Perrine Pelen, médaillée aux JO de 1980 et 1984, du Savoyard Michel Vion, 65 ans, ancien président de la Fédération française de ski, ou encore celui du vainqueur de la Coupe du monde de descente Luc Alphand. Mais le premier de cordée se nomme désormais Edgar Grospiron.
Le bouillonnant champion olympique de bosses en 1992, ancien directeur général de la candidature d’Annecy en 2018, a été approché et se donne encore quelques heures pour se décider. « Si j’y vais et que je suis choisi, c’est du “plug and play”, on se branche et on s’y met, nous confie-t-il dans un grand sourire. Le défi est énorme et très excitant. Je pense qu’on peut délivrer de beaux Jeux en restant dans le budget. J’ai les codes, j’ai été formé à l’école Jean-Claude Killy. » Avec sans nul doute la même ambition que Marielle Goitschel, 79 ans, double médaillée d’or sur le slalom aux JO de 1964 et de 1968 : « Prouver que la France est le premier pays de ski ! N’oublions pas que ce sont les Alpes qui seront les vraies stars de ces Jeux. » Et pas les personnalités en coulisse.
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(1) 200 000 euros bruts annuels, contre 270 000 perçus par Tony Estanguet pour les JO de Paris 2024.
(2) Haute-Savoie, Savoie, Briançon et Nice.
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