Selon plusieurs témoins, cette crise couvait déjà depuis plusieurs jours. Dès le début des élections étudiantes, des militants de l’UNI avaient été pris pour cible par des opposants. « Le premier jour de scrutin avait pourtant été très positif pour nous », témoigne un militant de l’UNI. Et d’ajouter : « Les étudiants étaient nombreux à s’intéresser à nos idées, et nous avons été très bien accueillis sur le campus. Mais dès le lendemain (mercredi 5 février, NDLR) , tout a changé. Pendant un blocage organisé par la FSE, soutenu par des syndicats et associations de gauche comme la Jeune Garde, Solidaires ou encore le NPA, la situation a viré à la chasse à l’homme. Ils n’étaient plus là pour débattre, ils étaient là pour en découdre. »
La situation a pris une tournure encore plus violente lorsque la marche des manifestants s’est dirigée vers un bâtiment où des militants de l’UNI s’étaient réfugiés. « Ils savaient qu’on était là. Ils ont encerclé le bâtiment et commencé à frapper contre les portes. On a dû les barricader pour éviter qu’ils n’entrent. Ils criaient : “fachos », “racistes” ou encore “sionistes », ainsi que des menaces de mort : “On va vous retrouver », “On va vous casser la gueule », “On va vous tuer !” »
Des agressions physiques et une évacuation sous tension
La situation est rapidement devenue dramatique. « On était seulement cinq à l’intérieur, face à des dizaines de personnes déterminées à nous attaquer. Un couteau a été dégainé, et l’un de nos camarades a été blessé à la tête alors qu’il essayait de maintenir la porte », raconte un témoin. Un agent de sécurité, qui est intervenu pour protéger les militants, a également été frappé et a dû être transporté aux urgences.
Les militants de l’UNI ont finalement été extraits par des agents de sécurité de l’université, mais les conditions de cette évacuation témoignent de la gravité de la situation. « Les agents nous ont fait passer par des couloirs dérobés, des portes cachées, et même par les cuisines. C’était irréel, comme si nous étions des fugitifs. Ce qui m’a le plus marqué, c’est la haine dans leurs yeux, leur détermination. Ce n’était plus une question d’idées ou de politique, ils voulaient nous faire du mal physiquement », ajoute un militant.
« Ce qui m’a le plus marqué, c’est la haine dans leurs yeux, leur détermination »
Selon plusieurs sources, des militants de l’UNI auraient été attaqués à l’arme blanche par des membres de la Jeune Garde, une organisation d’extrême gauche. Trois militants ont depuis déposé plainte pour coups et blessures, menaces de mort et agressions. « Ce qu’on vit aujourd’hui sur le campus est inadmissible. L’université devrait être un lieu de débat et d’échange, mais elle est devenue le théâtre d’une violence intolérable. Beaucoup des assaillants étaient masqués, cagoulés ou portaient des keffiehs… », confie une autre victime.
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Des militants de l’UNI isolés et ignorés par les autorités universitaires
Mais les événements ne se sont pas arrêtés là. Aujourd’hui, la situation s’est répétée, et les militants de l’UNI ont dû à nouveau trouver refuge, cette fois dans le bâtiment de la présidence. Selon plusieurs témoignages, ils ont dû attendre 1h30 dans un climat de tension extrême, jusqu’à ce que les antifas se dispersent d’eux-mêmes.
« On leur a demandé à plusieurs reprises de faire intervenir les forces de l’ordre, mais ils ont refusé », explique l’un des militants sous couvert d’anonymat. « Malgré l’escalade de violence, personne n’a pris de mesures pour sécuriser les lieux. Nous avons dû attendre 1h30, espérant que les antifas finissent par partir d’eux-mêmes. C’était insupportable. » Ce sentiment d’abandon est renforcé par le silence des autorités universitaires, qui n’ont pour l’heure pas réagi officiellement à ces événements.
Une fracture inquiétante dans le milieu universitaire
Cette situation met en lumière une polarisation extrême au sein de l’Université de Strasbourg. Les affrontements idéologiques semblent avoir dépassé le cadre du débat pour se transformer en violences physiques répétées.
« Nous ne céderons pas à l’intimidation. Mais ce qu’il se passe ici, c’est une honte pour notre université et pour la démocratie », conclut un militant. En attendant, le climat demeure très tendu sur le campus de Strasbourg.
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