« Je ne connais pas un Français qui n’a pas un souvenir associé à la DS ! » lance Romain Grabowski, « cette voiture est une icône de la mode, du cinéma, elle est celle des présidents de la Ve république… le symbole d’une France qui émerveille le monde et suscite une forme de nostalgie ».
Le directeur de Retromobile ne cache pas sa fierté et son enthousiasme : « La DS n’est pas une voiture, c’est une œuvre d’art, c’est d’ailleurs sous cet angle que nous avons choisi de monter cette exposition en partenariat avec DS Automobile. » Le célèbre sémiologue Roland Barthes n’avait-il pas comparé la DS aux grandes cathédrales gothiques, évoquant un « objet manifestement tombé du ciel » ?
Douze modèles historiques exposés
« La DS a été un véritable choc lorsqu’elle a été présentée en 1955 à peine sortie de l’usine parisienne du quai Javel, rebaptisé en 1958 quai André-Citroën en hommage au fondateur de la marque », rappelle Denis Huille, responsable de l’Aventure DS Automobiles, faisant allusion à son design révolutionnaire et ses innovations technologiques hors du commun (suspensions hydropneumatiques, direction et freins à assistance hydraulique) à une époque où l’ordinateur n’existait pas. La légende veut que 12 000 commandes aient été réalisées le premier jour du salon pour terminer à 80 000 dix jours plus tard. Un succès à l’étranger également.
« Symbole de l’élégance et de l’avant-garde françaises à l’instar du Concorde, il faut se rendre compte que cette voiture produite quasiment au pied de la tour Eiffel a fait rayonner la France dans le monde ! » insiste Marie Guidolin chez DS Automobiles [devenu une marque à part entière en 2014, ndlr] Et pour cause !
Durant les années qui suivirent sa naissance jusqu’en 1975, à l’arrêt de sa production, la DS a été produite à 1 456 115 exemplaires avec des versions sans cesse plus évoluées au fil du temps. Break, familiale, berline, cabriolet, la silhouette unique de la DS s’est imposée comme une grande routière confortable, raffinée et élégante. Notamment auprès des capitaines d’industrie et des présidents quand, en 1958, la DS 19 Prestige, aménagée en voiture de maître, voit le jour.
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« Une DS spéciale a été construite pour le président De Gaulle pour les cortèges officiels, mais il a toujours préféré celle d’origine », relate Denis Huille qui rappelle que la DS 19 a sans doute sauvé la vie du Général, en août 1962 lors de la tentative d’attentat du Petit-Clamart : « Grâce à ses suspensions hydrauliques, la voiture est restée stable et a pu échapper aux assaillants malgré le fait que les pneus aient été crevés par les balles ! » Et de rappeler cette relation spéciale qu’entretenait De Gaulle avec la Citroën : « Il n’a jamais voulu la blindée qu’on lui a proposée après l’attentat. Quand il a quitté la présidence, il a acheté une DS 21 qu’il a gardé jusqu’à la fin de sa vie. »
Une icône de cinéma
Avec sa silhouette unique, la DS crève l’écran et s’impose très vite dans le monde du cinéma français et hollywoodien qui lui confie des rôles inoubliables aux côtés de Jean-Paul Belmondo, Bourvil, Jean Gabin et Fernandel, Louis de Funès, Jean Marais ou Brigitte Bardot. Des comédies mais aussi des films noirs, comme Le Samouraï en 1967, et la scène dans laquelle Jef Costello (Alain Delon), échappe à la police à bord d’une DS noire.
Dans Retour vers le Futur en 1989, la DS se mue en taxi rouge et jaune de science-fiction dans un avenir imaginaire. Ce pont entre le passé, le présent et le futur est lui aussi mis à l’honneur au salon Rétromobile. À l’entrée de l’exposition, comme un clin d’œil, deux modèles emblématiques se font face : une DS 21 Pallas de 1969 totalement inédite et une N°8, l’héritière de la DS, exposée pour la première fois en France. 100 % électrique. Les temps ont changé.
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