« Je suis agacée et j’en ai assez d’entendre la gauche donner des leçons, de se prendre pour le camp du bien, de l’humanité, de la générosité. » Naïma Moutchou a poussé un coup de gueule à l’Assemblée nationale ce jeudi 6 février. La députée du groupe Horizons a dit en avoir « marre que la gauche (la) renvoie systématiquement à (ses) propres origines » : « Parce que je suis issue de l’immigration, il faut que j’adhère à vos thèses angéliques sur l’immigration ? Il faudrait que je ne vois pas la réalité ? »
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L’élue a alors pointé des « clichés, des caricatures » véhiculés par la gauche. « Je suis là devant vous par charité de la France, peut-être ? La France est un beau et grand pays. Nous avançons précisément parce que nous avons un cadre légal », a-t-elle ajouté dans l’hémicycle. Naïma Moutchou a encore prévenu que cette « gauche dogmatique ne fera rien pour les Mahorais, ne fera rien pour les Français issus de l’immigration » car ses élus ne les « traitent pas comme des Français », a encore accusé la députée Horizons.
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Par sa prise de parole, Naïma Moutchou a répondu à sa consœur socialiste, Dieynaba Diop, pendant les débats explosifs sur le durcissement des conditions du droit du sol à Mayotte. Opposée à cette mesure, elle a notamment cité Naïma Moutchou et évoqué ses origines : « Sans le droit du sol, il n’y aurait pas de députés qui s’appellent Monsieur Ciotti, Monsieur Jacobelli, Madame Moutchou, ou de député qui s’appelle Deyniaba Diop. »
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L’Assemblée nationale a finalement adopté jeudi, en première lecture, la proposition de loi visant à renforcer les restrictions au droit du sol à Mayotte, un texte porté par la droite, soutenu par le gouvernement et le Rassemblement national, et qui a été durci par l’adoption d’un amendement du groupe ciottiste, rappelle l’AFP. Selon ce texte, l’obtention de la nationalité française pour les enfants nés à Mayotte sera conditionnée à la résidence régulière sur le sol français des deux parents (et non plus d’un seul), et ce depuis trois ans (et non plus trois mois).
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