France Télévisions s’apprête à diffuser Bénie soit Sixtine, une fiction inspirée du roman éponyme de Maylis Adhémar (Éditions Julliard, 2020). Ce téléfilm, porté par l’actrice Capucine Valmary, explore le parcours d’une jeune femme issue d’un milieu catholique rigoriste, confrontée à l’empreinte étouffante d’une foi dévoyée et aux carcans d’une éducation marquée par le rejet de la modernité. Une œuvre qui se veut à la croisée du drame intime et du thriller psychologique, et qui, avant même sa diffusion, suscite un vif débat dans les médias.
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L’intrigue de Bénie soit Sixtine s’ouvre en 2013, lorsque Sixtine, une étudiante pieuse, rencontre Pierre-Louis, issu d’une aristocratie catholique attachée aux traditions les plus conservatrices. Ce dernier est proche d’une communauté religieuse fictive, les Frères de la Croix, fondée par un prêtre rigoriste opposé aux réformes du concile Vatican II. Après leur mariage, la jeune femme, bientôt mère, se retrouve soumise aux injonctions d’un cercle familial où le rôle de l’épouse est réduit à l’obéissance et à la maternité. Peu à peu, étouffée par cette emprise, elle cherche à s’émanciper et à concilier sa foi avec un besoin de liberté.
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Ce récit, inspiré du propre parcours de l’auteure, met en lumière un univers méconnu et souvent fantasmé : celui des franges intégristes du catholicisme français. Dans un entretien accordé au Parisien, Maylis Adhémar raconte son expérience d’adolescente élevée dans un cadre où toute ouverture vers l’extérieur était perçue comme une menace. Elle évoque une éducation marquée par un contrôle permanent et une vision rigide du rôle des femmes, appelées à cultiver la vertu de chasteté en attendant de trouver un époux.
Une programmation qui divise
Si Bénie soit Sixtine entend dénoncer les dérives de certains courants fondamentalistes, sa programmation sur France 2 n’a pas tardé à faire réagir. Ce mercredi matin, Pascal Praud, sur CNews et Europe 1, a dénoncé ce qu’il perçoit comme un traitement déséquilibré des religions par le service public. « Rassurez-vous, Madame Ernotte, aucun catholique ne viendra taguer les murs de France Télévisions », a-t-il lancé avec ironie, avant de s’interroger sur l’absence d’un équivalent télévisuel consacré à d’autres formes d’intégrisme.
Sur Europe 1,Cyril Hanouna a également critiqué cette production, affirmant que « les Français ont envie que la France revendique ses traditions et ses valeurs chrétiennes », et déplorant un « acharnement contre le catholicisme ».
Si Bénie soit Sixtine ambitionne de lever le voile sur certaines réalités discrètes, il n’en reste pas moins que la question du traitement des religions par l’audiovisuel public demeure un sujet hautement inflammable. La fiction sera-t-elle perçue comme une dénonciation pertinente ou comme une charge unilatérale contre une frange ultraminoritaire du catholicisme ? La réponse viendra sans doute du débat qu’elle ne manquera pas de susciter.
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