Dans un contexte de fortes tensions entre Paris et Alger, le président algérien a livré son point de vue sur la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Interrogé par L’Opinion, Abdelmadjid Tebboune a déploré une « affaire scabreuse visant à mobiliser contre l’Algérie ».
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Conditions de détention
Depuis le début de l’incarcération de l’écrivain critique du pouvoir algérien, mi-novembre, les autorités consulaires françaises n’ont pas été autorisées à lui rendre visite. « Boualem Sansal n’est français que depuis cinq mois, fait valoir Tebboune, Boualem Sansal est d’abord algérien depuis soixante-quatorze ans ».
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« Il a eu un check-up complet à l’hôpital, il est pris en charge par des médecins et sera jugé dans le temps judiciaire imparti. Il peut téléphoner régulièrement à sa femme et à sa fille », assure en outre le président algérien, alors que l’état de santé de Boualem Sansal provoque de vives inquiétudes.
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Propos véhéments à l’encontre de Marine Le Pen
Le dirigeant est revenu, plus largement, sur les tensions diplomatiques entre la France et son pays. « Le climat est délétère. Nous perdons du temps avec le président Macron », considère le chef d’État, qui affirme ne pas vouloir une « séparation qui deviendrait irréparable ».
Le président algérien s’en est également pris à la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen. « Moi, je m’interroge sur la manière dont Marine Le Pen va s’y prendre si elle parvient au pouvoir : veut-elle une nouvelle rafle du Vel d’Hiv et parquer tous les Algériens avant de les déporter ? », attaque Tebboune avec véhémence.
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Fin des soins en France pour les Algériens
Dans ce contexte, le président algérien a annoncé que les malades algériens cesseraient d’être envoyés en France pour se faire soigner. « D’ailleurs, nous avons pris la résolution de ne plus envoyer nos malades en France. Ils vont dans d’autres pays européens, comme l’Italie, la Belgique ou encore la Turquie. C’est le résultat de toutes ces tracasseries que nous subissons ».
Ces frictions entre Paris et Alger sont liées à la question du Sahara occidental, mais aussi à l’instrumentation d’un ressentiment anti-français par les autorités algériennes. En décembre, Abdelmadjid Tebboune avait publiquement déclaré : « La colonisation a laissé l’Algérie en ruines […] ils doivent admettre qu’ils ont tué et massacré des Algériens ».
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