Pression du Hezbollah sur la justice ? L’enquête sur la mort d’un intellectuel libanais renvoyée aux calendes grecques
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Alexandre Aoun
03/02/2025 à 19:06
Les années se ressemblent pour la famille de l’intellectuel chiite Lokman Slim. « C’est déjà la quatrième commémoration » de l’assassinat de cet ardent défenseur de la liberté d’expression « et justice n’a pas été rendue, bien au contraire », a déclaré le 2 février sa veuve, Monika Borgman, dénonçant le fait qu’un nouveau juge, « très proche du Hezbollah », ait été chargé du dossier après le départ à la retraite de son prédécesseur. « Impunité : c’est le message délivré aux tueurs et à leurs maîtres », a-t-elle martelé lors d’une cérémonie en présence de personnalités politiques et d’ambassadeurs occidentaux commémorant l’assassinat de l’intellectuel chiite le 3 février 2021.
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Le rôle du Hezbollah dans l’explosion du port de Beyrouth pointé du doigt
En effet, un article du quotidien libanais L’Orient Le Jour a indiqué que le juge d’instruction Bilal Halaoui, chargé de l’enquête, a décidé le 5 décembre dernier de « classer temporairement le dossier au greffe », donc de suspendre l’affaire, faute d’éléments. La sœur du défunt et éditrice libanaise a jugé « incompréhensible de clôturer une enquête alors que le dossier contient autant de preuves médico-légales », soulignant que les preuves sont un secret de polichinelle au pays du Cèdre. « Ce dossier secret, qui regorge d’informations et passe d’un juge d’instruction par intérim à un autre, sera classé pour des raisons obscures », a-t-elle déploré.
L’intellectuel chiite libanais avait été l’un des premiers à faire le lien entre le nitrate d’ammonium, l’explosion du port de Beyrouth le 4 août et la responsabilité présumée du Hezbollah. Un mois après son interview à la chaîne saoudienne al-Hadath, en janvier 2021, il a été assassiné dans le Sud-Liban dans un fief de l’organisation pro-iranienne. Partisan acharné de la laïcité, il était l’une des rares voix dissidentes au sein de sa communauté, dénonçant sans relâche l’omnipotence du groupe paramilitaire. En 2019, sa résidence à Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, avait été envahie par des sympathisants du parti de Dieu, qui avaient laissé des menaces de mort sur les murs de la maison.
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La suspension de l’enquête de l’assassinat de Lokman Slim et en filigrane la pression du Hezbollah sur la justice libanaise sont d’ores et déjà un défi pour le nouveau binôme à la tête du pays du Cèdre. Dès leur arrivée au pouvoir en janvier dernier, le nouveau président de la République Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam avaient pourtant mis en avant l’importance de l’indépendance des institutions étatiques.
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