L’inquiétude monte chez les étudiants de Sciences Po Strasbourg. Ce vendredi 31 janvier, Jean-Philippe Heurtin, président de l’institut d’études politiques (IEP) alsacien, a annoncé la fermeture de l’établissement pour une semaine. Dans un communiqué, il précise que les cours basculeront en distanciel ou seront reportés, tandis que les examens, y compris les grands oraux, sont suspendus. Une décision prise après cinq jours de blocage mené par des étudiants d’extrême gauche, soutenus par un député LFI d’Alsace, en opposition au partenariat avec l’université privée israélienne Reichman de Herzliya.
La veille, les forces de l’ordre sont intervenues pour lever le blocus du bâtiment. Une évacuation jugée « brutale » par les étudiants mobilisés, marquée par des affrontements et la blessure d’un manifestant, hospitalisé pour un traumatisme crânien. Un incident qui ravive la colère des bloqueurs, dénonçant une « répression violente et disproportionnée ».
Des étudiants excédés par le blocage
Si la mobilisation trouve un écho parmi certains élèves, d’autres ne cachent plus leur exaspération. « On en a ras le bol ! On comprend que certains veuillent manifester, mais là, on est pris en otage », souffle un étudiant, qui préfère témoigner anonymement par peur de représailles.
D’autres dénoncent des méthodes brutales. « Ils ont tout cadenassé, les murs sont recouverts de tags insultants pro-palestiniens… On n’a même pas notre mot à dire ! » déplore une étudiante en master, elle aussi sous couvert d’anonymat. « J’ai des partiels à préparer et on nous empêche d’accéder aux salles, à la bibliothèque… C’est un cauchemar », renchérit un autre étudiant, lui aussi en master.
« C’est notre avenir qui est en jeu ! Il y en a marre qu’une poignée d’étudiants impose sa volonté à tous »
Une étudiante visiblement très en colère s’interroge : « Et après ? Qu’est-ce qu’on fait ? L’administration parle d’une fermeture, mais ça ne nous avance pas. On veut juste étudier tranquillement. Je dois passer mes oraux et on nous annonce qu’ils sont reportés sans qu’on sache quand. C’est notre avenir qui est en jeu ! Il y en a marre qu’une poignée d’étudiants impose sa volonté à tous. »
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Le blocage a également perturbé l’organisation de nombreux étudiants. « J’ai un stage à commencer bientôt, et cette pagaille me met en difficulté », confie une autre étudiante, visage masqué, inquiète des tensions sur le campus. « On se sent pris en otage dans un conflit qui nous dépasse. On est là pour faire nos études, pas pour participer à des mouvements politiques. C’est juste une perte de temps et d’énergie. »
Un climat de plus en plus tendu
L’ambiance au sein de l’IEP s’est considérablement dégradée ces derniers jours. Tags, grilles cadenassées, slogans chocs… Les tensions entre étudiants favorables au blocage et ceux qui veulent retrouver un fonctionnement normal s’intensifient. « Il règne une vraie terreur. Beaucoup n’osent pas exprimer leur opposition au blocage par crainte d’être mis à l’écart, et ceux qui le font sont immédiatement étiquetés comme d’extrême droite ou sionistes », confie un étudiant en première année.
Face à cette situation explosive, la direction espère que la fermeture temporaire permettra de calmer les esprits. Mais pour de nombreux étudiants, l’incertitude demeure quant à la reprise des cours et des examens. La contestation, elle, ne semble pas faiblir, et les prochains jours s’annoncent toujours aussi tendus.
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