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International
Lara Tchekov
01/02/2025 à 19:56
L’attente a été interminable, l’espoir maintes fois mis à l’épreuve. Ces mots, on n’osait plus imaginer les écrire un jour… Et pourtant. Après 484 jours de captivité entre les mains des terroristes, Ofer Kalderon est libre. Le désormais ex-otage franco-israélien a retrouvé hier sa terre et les siens, aux côtés de l’Américano-Israélien Keith Siegel et de l’Israélien Yarden Bibas. Ce dernier a été libéré sans sa femme ni ses deux enfants, Kfir et Ariel, dont le sort est incertain. En échange, l’État hébreu a relâché 183 prisonniers palestiniens.
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À Tel Aviv, la foule assiste en direct à la libération des trois otages
Les sourires ne sont plus ce qu’ils étaient. Avec le temps, on espère les retrouver. Entre soulagement et incrédulité, les proches de son ex-femme, Hadas Kalderon, ont livré leur ressenti au JDD à l’annonce de sa libération : « C’est une joie indescriptible, on s’est battus depuis des mois pour vivre cet instant de bonheur. Mais nos pensées restent tournées vers ceux qui attendent encore un miracle. » Le cousin d’Ofer Kalderon, Ange, raconte au JDD éprouver une « bouffée de joie » qu’il espère voir durer. « Il a survécu à cet enfer avec une force d’âme extraordinaire. J’ai un sentiment doux-amer. Ce ne sont pas juste des libérés, ce sont des rescapés. » Lorsqu’elle a appris la nouvelle, « Hadas a poussé des cris de joie : c’était irréel », confie un autre proche. « C’est toute une famille qui renaît. » À Tel Aviv, sur la « place des otages », une foule suspendue aux images en direct assiste à la libération des trois ressortissants, pancartes et portraits à la main. L’attente se transforme en soulagement. Kochi, la mère d’Ofer, s’exprime sur la chaîne israélienne N12 : « Il a l’air plus ou moins bien, un peu maigre et pâle. Nous réparerons tout ce qui lui est arrivé et il ira bien, c’est un homme fort. »
Ofer Kalderon avait été enlevé au kibboutz Nir Oz en même temps que ses deux enfants, Erez et Sahar, alors âgés de 12 et 16 ans. Libérés le 27 novembre 2023 lors de la première trêve, les adolescents ont recouvré leur liberté, mais pas leur insouciance. Privés de leur père, ils sont restés prisonniers d’un profond tourment. « Pour espérer retrouver un semblant d’équilibre, ils doivent le revoir », confiait leur mère, Hadas, au JDD, lors d’une visite à Paris il y a quelques mois. « Erez va peut-être pouvoir guérir », souffle un cousin d’Ofer. Mais depuis son retour, le jeune garçon est marqué au fer rouge : terrifié par l’obscurité, paralysé en entendant parler arabe, il s’est enfermé dans le silence, désertant même l’école. La dernière image que sa sœur Sahar gardait de son père était celle d’un homme abîmé et prêt à renoncer à la vie. Contre toute attente, il revient. Marqué à jamais, sans doute. Mais vivant.
L’autre otage franco-israélien, Ohad Yahalomi, enlevé lui aussi au kibboutz Nir Oz, n’a pas recouvré la liberté aux côtés de son compagnon d’infortune ce samedi. Nul ne sait s’il est encore en vie. Depuis le 7 octobre, aucune trace, aucun signe de vie, contrairement à Ofer, que ses enfants avaient pu apercevoir avant leur libération. « Ohad aurait été capturé par des djihadistes, dont la plupart des otages qu’ils détenaient ont été grièvement blessés ou tués », confie un proche de la famille Kalderon. Ofer, lui, était aux mains du Hamas : un cauchemar tout aussi sinistre, mais duquel il a été miraculeusement sauvé.
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