Quelle fierté d’avoir en France un studio d’animation de renommée internationale : Mac Guff ! Auteur, via son partenariat avec l’Américain Illumination, des franchises Moi, moche et méchant et Tous en scène, le studio vient de sortir Une nuit au zoo, coproduit avec la Belgique et le Canada et qui mélange avec malice horreur et humour, pour les enfants dès 8 ans en quête de sensations fortes. L’histoire ? Comment des animaux s’allient pour survivre à une apocalypse zombie. Irrésistible. Stéphanie Belpêche
De Ricardo Curtis et Rodrigo Perez-Castro. 1 h 31
Un parfait inconnu
Le talent de Timothée Chalamet, 29 ans, semble illimité. L’acteur franco-américain le prouve dans ce biopic extraordinaire où il incarne avec conviction Bob Dylan ! Un sacré défi, car il chante, joue de la guitare et de l’harmonica sans fausse note, avec un mimétisme troublant. On est emporté par le récit d’une fluidité remarquable qui se concentre sur les années de jeunesse de l’icône de la folk, porté par un casting impeccable. Avec l’envie de réécouter tous ses tubes. S. B.
De James Mangold, avec Timothée Chalamet, Edward Norton. 2 h 20.
Du cœur à la main : Dolce & Gabbana
Un véritable éblouissement ! En amont de sa prochaine réouverture, le Grand Palais accueille la première rétrospective d’envergure consacrée à l’œuvre de Domenico Dolce et Stefano Gabbana, à la tête de la célèbre maison de haute couture italienne, en présentant leurs sources d’inspiration, leurs créations emblématiques et surtout le savoir-faire exceptionnel des artisans qui travaillent le plus souvent à la main dans leur atelier. Une collection de 200 robes et costumes répartis sur les 1 200 mètres carrés d’une scénographie spectaculaire, pour fêter avec élégance les deux icônes de la mode. S.B.
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1 200 mètres carrés d’une scénographie spectaculaire, pour fêter avec élégance les deux icônes de la mode.
L’art dégénéré régénéré
Il fallait tout le talent de Sir Simon Rattle pour mener le symphonique de Londres vers l’ironie et la précision qu’exige la musique de Kurt Weill. Avec un librettiste comme Bertolt Brecht, on ne pouvait s’attendre qu’à des œuvres impertinentes au fond sarcastiquement anticapitaliste, dans le ballet chanté des Sept péchés capitaux et L’Opéra de quat’sous. Mais la baguette de Rattle parvient à donner une mélancolie légère à chacune des œuvres de Weill, prouvant tout ce que l’art dégénéré avait compris de ce XXe siècle sans pitié : en se jouant de l’art, il annonçait la catastrophe, d’un air faussement désabusé très contemporain. Georges Grange
Weill : The Seven Deadly Sins, Sir Simon Rattle, London Symphony Orchestra, LSO Live.
Terre des hommes
Adapter Saint-Exupéry à la scène et prétendre incarner, seul, l’aviateur et quelques personnages croisés dans Terre des hommes étaient des paris audacieux. Mais les voilà brillamment remportés ! Déjà remarqué notamment en fougueux Danceny dans Les Liaisons dangereuses, Pierre Devaux déploie un talent éclatant pour transmettre le souffle de cette œuvre dont il est profondément habité.
Tel le fidèle Prévot pour Saint-Ex, Thierry Harcourt épaule le jeune comédien dans cette aventure et lui offre une solide mise en scène. « Relâcher les épaules… vérifier les cadrans… » puis se laisser embarquer ! Humbert Angleys
Théâtre La Flèche (Paris, 11e), 1 h 10. Jusqu’au 13 mars.
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Elon Musk, le serial entrepreneur
Elon Musk, c’est sa deuxième femme, Claire Boucler, alias Grimes, qui en parle le mieux :«Il a été conditionné dès l’enfance à penser que vivre c’est souffrir. » De fait, apprend-on dans cette fascinante biographie, le jeune Sud-Africain a été élevé dans des veldskool, ces camps de survie en pleine brousse. Le patron de Tesla et de Space X s’en souvient : « C’était Sa Majesté des mouches en mode paramilitaire. » Pendant deux ans, le journaliste a eu un accès privilégié à Elon Musk et à son entourage. Son récit qui se lit d’une traite, dessine le portrait d’un entrepreneur hors du commun, doté d’une puissance de travail phénoménale, mais sujet à des crises de colère violentes. Pascal Meynadier
Elon Musk, Walter Isaacson, Le livre de poche, 955 pages, 10,90 euros.
Les tribulations de Churchill
Parce qu’il était pour l’empire colonial, d’aucuns réduisent Winston Churchill (1874-1965) à un alcoolique avec un gros cigare. Cet album restitue la grandeur du politicien qui changea le cours de l’Histoire. Prix Nobel de littérature, peintre à ses heures, le « Vieux Lion » était à la fois un grand prosateur et un magistral orateur dont les discours galvanisaient ses concitoyens.Toute sa vie, il a choisi l’action au lieu de la subir. Cet ouvrage est le kaléidoscope du parcours de celui qui estimait avec son humour légendaire que la démocratie était le pire des systèmes à l’exception de tous les autres ! Bernard Morlino
Winston Churchill, l’étoffe d’un héros, Éric Alary, Larousse, 287 pages, 19,99 euros.
Viens voir les comédiens
Baptiste arrive au seuil de sa vie d’adulte. Il rêve de brûler les planches, comédien passionné et fougueux. Au sein d’un cadre familial violent, marqué par les sautes d’humeur et les accès de colère de sa mère, déclamer les scènes du Misanthrope ou du Songe d’une nuit d’été fait office d’échappatoire, voire de thérapie. Ce premier roman prometteur du jeune acteur Axel Auriant, tout en délicatesse, chante les rêves d’une génération qui espère encore en la possibilité d’un ailleurs et donne irrémédiablement envie de monter sur scène. Armelle Favre
Rue de la Gaîté, Fayard, 300 pages, 20,90 euros.
Amours et confinement
« Je me suis mariée avec un homme avec qui j’allais bâtir exactement l’inverse de ce qu’avaient fait mes parents. » Hélas, quand Lucie croise une lointaine connaissance, tous ses principes s’effondrent : elle qui avait rejeté les infidélités de sa mère serait- elle rattrapée par le spectre de la tromperie ?
Et, cinquante ans avant, une mère lilloise et un réfugié uruguayen ne connaissaient-ils pas les mêmes difficultés à s’arracher à leur sort ? D’un siècle à l’autre, Laetitia de Luca nous parle de deux amours, liés par l’idéal qui s’y déploie et les liens qui s’y usent. Un roman doux-amer sur ces destins dont on voudrait s’extraire, comme en une moderne tragédie. Georges Grange
L’amour et autres mensonges, Laetitia de Luca, Robert Laffont, 264 pages, 20 euros.
Le mot rare : rudéral, qui pousse sur les décombres, les tas d’ordures
Ortie, pâquerette, pissenlit… Nous connaissons tous ces plantes qui poussent là où elles le veulent : au bord de routes départementales, sur des tas de gravats ou dans les caniveaux. Nous ignorons que c’est ce qui fait d’elles des plantes rudérales : elles jaillissent des fumiers et des décharges, faisant leur terreau de nos débris. Une belle leçon pour nous apprendre à rebondir quand nous croyons que tout est perdu, non ? Georges Grange
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