Elle incarne le professeur Andrea Lavin, une éminente mathématicienne qui va jouer un rôle crucial dans les recherches d’un petit génie en passe de changer le monde… Toujours aussi juste et brillante dans son interprétation, Sidse Babett Knudsen, récompensée en 2016 par le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour L’Hermine, contribue grandement à donner à Prime Target la dimension d’une (très) bonne série. Conversation animée, et en français, avec une comédienne tout-terrain.
Le JDD. Malgré l’immense succès de Borgen, on vous voit assez peu au petit écran. Qu’est-ce qui vous a convaincue d’accepter cette fois-ci ?
Sidse Babett Knudsen. Une longue conversation avec Brady Hood, le réalisateur, qui m’a particulièrement séduite. C’est d’ailleurs lui qui devait réaliser tous les épisodes, ce qui est assez rare dans cette industrie. Pour moi qui viens du monde du cinéma, c’est très important qu’il y ait une personne sur le plateau pour qui l’histoire compte vraiment et qui la suive de bout en bout.
Prime Target met en scène un étudiant qui découvre la « clé » des ordinateurs du monde entier. Fantasme ou probabilité ?
Quand j’ai découvert l’histoire, je me suis aussitôt posé cette question. Le scénariste, qui vient du monde des mathématiques, m’a expliqué que cette quête existe depuis longtemps. Alors oui, ça semble possible. Même si le fameux décryptage n’a pas encore été trouvé… Mais des questions d’ordre éthique et morale se poseraient : si cette clé existait, faudrait-il en parler ou bien la cacher ? C’est aussi là tout le sel de la série.
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Le génie en question est incarné par le jeune Leo Woodall, qui crève l’écran…
…et il est absolument incroyable ! Je l’avais découvert dans la série The White Lotus, où il excellait déjà. Mais dans Prime Target, il est tellement bon que l’on a l’impression que ce qu’il découvre existe bel et bien. Ce garçon est un incroyable acteur ! Au départ, je m’attendais à voir un jeune débarquer en plateau après avoir fait la fête la veille, mais pas du tout. Je me souviens notamment d’une scène avec lui, extrêmement intense, au cours de laquelle je me suis dit que j’étais à côté du prochain Marlon Brando, tant l’énergie qu’il dégage est exceptionnelle.
Vous avez une longue carrière d’actrice et pourtant, le rôle qui vous a révélée est celui de la Première ministre danoise dans Borgen. Quel regard portez-vous sur l’évolution des séries ?
Elles sont désormais aussi importantes que le cinéma. Mais on trouve de tout : beaucoup sont produites à la chaîne et ne me plaisent vraiment pas ; d’autres, à l’image de Severance [également sur Apple TV+, NDLR], sont artistiquement aussi intéressantes que ce qui se fait de mieux au grand écran.
Quelle place tient Borgen dans votre vie aujourd’hui ?
Pour moi c’est un personnage parmi d’autres, mais à l’étranger, je suis l’actrice de Borgen. Et je pense que ça le restera toute ma vie. Je suis très heureuse que ce soit celui-là, car la série me rend vraiment fière. En revanche, chez moi, au Danemark, c’est toujours mon dernier rôle qui compte le plus aux yeux des gens.
Une nouvelle saison serait-elle envisageable ?
Écoutez, j’ai déjà raconté tellement de bêtises à ce sujet ! J’affirmais que c’était fini après la deuxième, la troisième puis la quatrième saison, alors maintenant je reste prudente (rires) ! D’autant qu’en 2022, la série a été relancée après presque dix ans d’arrêt, ce qui est exceptionnel. Alors oui, je pense que c’est possible.
« Paris est ma deuxième ville, je m’y sens heureuse »
Vous parlez très bien français. Que représente notre pays pour vous ?
J’y ai passé une partie de ma jeunesse, de 18 à 24 ans : une période très importante pendant laquelle je me suis construite personnellement et inventée en tant qu’actrice. Paris est ma deuxième ville. Quand j’y suis, je me sens heureuse et j’ai comme l’impression de me reconnecter. Alors j’y viens aussi souvent que possible. En ce moment, il y a d’ailleurs beaucoup de Français dans ma vie puisque cette année je serai à l’affiche de deux films tournés chez vous : 13 Jours, 13 Nuits de Martin Bourboulon, avec Roschdy Zem, et L’inconnu de la grande Arche de Stéphane Demoustier, un biopic franco-danois sur l’architecte qui a conçu l’arche de la Défense.
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