«Honte et indignité », s’est insurgé ce jeudi Emmanuel Macron. Le président faisait référence à la découverte mercredi de dégradations de plusieurs dizaines de plaques de sépultures dans le Tata sénégalais de Chasselay (Rhône), nécropole dédiée aux tirailleurs.
« Les Français savent ce qu’ils doivent aux tirailleurs sénégalais. Morts pour la France », a ajouté le chef de l’Etat dans un message publié sur le réseau social X. Outre les dégradations de plaques de sépultures, des tags se référant au « vaudou » ont aussi été apposés sur les murs d’enceinte de ce lieu de mémoire, avait indiqué mercredi la préfecture du Rhône. « La profanation du Tata sénégalais de Chasselay et de la mémoire des tirailleurs est une honte pour ses auteurs. Les services de l’Etat mettent tout en œuvre pour assurer une remise en état rapide de la nécropole », a déclaré la préfète du Rhône, citée par Lyon Capitale.
Enquête ouverte
L’Office national des combattants et victimes de guerre a déposé plainte, une démarche soutenue par la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, Patricia Miralles. Une enquête a été confiée à la gendarmerie.
Les tirailleurs sénégalais étaient un corps d’infanterie de militaires recrutés dans les colonies françaises d’Afrique subsaharienne et qui se sont battus pour la France notamment pendant les deux guerres mondiales. « Profaner un tel site, c’est outrager leur sacrifice et bafouer notre histoire commune », a réagi la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des anciens combattants, Patricia Miralles.
Reconnaissance d’un « massacre »
Emmanuel Macron leur a rendu hommage en août pour leur contribution au débarquement allié de Provence, dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire de la Libération de la France et de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le président français a aussi reconnu fin novembre que les forces coloniales françaises avaient commis un « massacre » contre les tirailleurs africains en 1944 près de Dakar, à Thiaroye. Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a alors salué un « pas important » vers la vérité.