Avant 10 heures, elle était encore en classe. Après la récréation, elle était reconduite à la frontière. Une élève de 5e du collège Paul-Verlaine de Maizières-lès-Metz, en Moselle, a passé un mercredi 22 janvier singulier. Les gendarmes sont venus la chercher dans son établissement afin de l’amener, avec son frère et sa mère, en Belgique, pays où cette famille originaire du Burkina Faso avait effectué une demande d’asile.
« Elle était en cours de français de 8 à 10 heures. Pendant le cours, l’administration est venue vérifier qu’elle était là, et à la récréation de 10 heures, elle a été conduite dans un bâtiment. On lui a demandé d’attendre et, peu avant 11 heures, les gendarmes sont venus la chercher », a retracé auprès d’Ici Lorraine Agnès Bragard, du syndicat d’enseignants SNES-FSU.
Une intervention qui a choqué au sein du collège. Vendredi midi, une quinzaine de personnes, aussi bien enseignants que parents d’élèves, se sont rassemblées devant l’établissement afin de protester. « Nous, le personnel de l’éducation nationale, considérons qu’il ne peut pas y avoir d’interpellation dans un établissement scolaire dans ce cadre-là. Les élèves viennent au collège le matin, ils ne doivent pas craindre d’être arrêtés au cours d’une matinée. L’élève en question n’a commis aucun délit […] Cette intervention est totalement démesurée », a encore indiqué Agnès Bragard.