L’essentiel
- Ledger est entrée brutalement dans l’actuellement après le kidnapping de l’un de ses cofondateurs et de sa compagne, sauvés par le GIGN.
- La start-up française est spécialisée dans la sécurisation des cryptoactifs, connue pour ses « wallets crypto » physiques qui permettent de stocker et gérer des cryptomonnaies hors ligne.
- Fondée en 2014, elle a vendu plus de 7 millions de portefeuilles dans le monde, emploie 900 personnes, et a atteint le statut de « licorne » avec une valorisation dépassant le milliard d’euros en 2021.
Elle est entrée brutalement dans l’actualité, mardi, lorsque son cofondateur, David Balland, et sa compagne ont été kidnappés contre une demande de rançon en cryptomonnaie., avant d’être libérés par le GIGN, le lendemain. Ledger est une start-up française spécialisée dans la sécurisation de ces actifs financiers numériques à la popularité grandissante.
Créée en 2014, par huit personnes dont David Balland, Ledger fournit des appareils, des logiciels et des applications dans le secteur des cryptoactifs. David Balland a quitté l’entreprise en 2021. Elle est aujourd’hui dirigée par Pascal Gauthier.
Wallet, Bitcoin et blockchain
Ledger est surtout reconnu pour ses « wallets crypto » physiques. Par opposition aux portefeuilles numériques, il s’agit d’appareils de stockage de clés de chiffrement privées hors ligne, à l’apparence d’une clé USB ou d’une petite tablette, selon les modèles, qui permettent à un investisseur d’accéder à ses fonds en cryptomonnaie et de les gérer.
Les cryptomonnaies telles que le Bitcoin sont des actifs financiers numériques qui n’existent que sur la blockchain, une technologie de stockage et de transmission d’informations décentralisée.
Des puces de type « Secure Element »
« La blockchain permet de transférer des actifs numériques entre des personnes qui ne se connaissent pas », explique Yves-Michel Le Porcher, expert blockchain indépendant. Et c’est sur cette blockchain que les cryptoactifs sont stockés. Pour accéder à ses actifs détenus sur une adresse blockchain spécifique, un investisseur doit détenir une clé, appelée « clé privée », qui signe chaque transaction et permet de certifier qu’il ne s’agit pas d’une transaction frauduleuse.
C’est ainsi qu’un investisseur peut acheter un bien en cryptomonnaies ou les échanger, le « Wallet » faisant le pont entre le propriétaire et ses actifs sur la blockchain. Pour éviter les piratages physiques de leurs portefeuilles, par exemple en cas de sabotage électromagnétique, Ledger utilise une puce de type « Secure Element », le même genre de puce que l’on retrouve dans les passeports et les cartes de crédit.
Produits phare de la start-up française, ses portefeuilles sont vendus entre 80 euros et 400 euros. En 2024, Ledger revendiquait en avoir vendu plus de sept millions dans le monde au cours de ses dix ans d’activité.
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« C’est une entreprise reconnue comme très sérieuse et solide dans le monde », assure Yves-Michel Le Porcher. L’entreprise affirme sécuriser « 20 % des actifs crypto du monde ». Basée à Paris et à Vierzon, elle a aussi des bureaux à Londres, New York et Singapour et emploie 900 personnes dans le monde. Non cotée, l’entreprise n’a aucune obligation de publier ses données financières. Mais à l’issue d’une levée de fonds en 2021, elle a acquis le statut de « licorne », sa valorisation ayant dépassé le milliard d’euros.