L’essentiel
- Sur TikTok, une vidéo prétendant faussement que le tueur en série Guy Georges a été libéré a été vue plus de 250 000 fois, suscitant l’inquiétude.
- Guy Georges est incarcéré à la prison d’Ensisheim en Alsace et n’a apparemment pas demandé de libération conditionnelle.
- Condamné à la perpétuité en 2001 pour le meurtre et le viol de 7 femmes à Paris dans les années 1990, Guy Georges avait déclaré lors de son procès qu’il ne fallait pas le libérer car il allait alors recommencer.
Une musique dramatique, un texte qui fait froid dans le dos, mais qui est surtout bidon. Sur TikTok, une vidéo annonce faussement que le tueur en série Guy Georges, condamné en 2001 à la perpétuité pour l’assassinat et le viol de sept jeunes femmes à Paris entre 1991 et 1997, a été libéré.
« Attention à vous », commence la vidéo, sur fond de musique dramatique et avec une photo du criminel lors de son procès. L’auteur anonyme de la vidéo affirme alors, là encore à tort, que l’homme « est de retour » après avoir été emprisonné. A aucun moment de la vidéo une source n’est donnée pour ces « révélations ».
La vidéo a été vue plus de 250.000 fois et a suscité des commentaires inquiets.
Guy Georges n’a pas été libéré. Il est incarcéré à la prison alsacienne d’Ensisheim, où sont emprisonnés des détenus condamnés à de longues peines. C’est le cas de Guy Georges, qui a été condamné à la peine maximum dans le droit français, la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de vingt-deux ans.
Il était incarcéré depuis son interpellation en 1998 et est libérable depuis mars 2020. A ce jour, il n’a, semble-t-il, formulé aucune demande de liberté conditionnelle*. En avril 2024, la mère de Jonathann Daval, incarcéré lui aussi à la maison centrale d’Ensisheim, avait confié que son fils avait « sympathisé » avec le tueur en série ainsi qu’avec d’autres détenus.
A son procès, Guy Georges avait lancé qu’il ne fallait pas le libérer car il allait alors recommencer, comme le rappelle maître Florence Rault, avocate des parties civiles, dans un documentaire de France 2. Martine Monteil, cheffe à l’époque de la brigade criminelle, l’y décrit « comme une machine à tuer. »
Guy Georges, un marginal au lourd casier judiciaire qui avait grandi dans une famille d’accueil, avait fini par être confondu par une recherche génétique. Il a été reconnu coupable de l’assassinat et du viol de sept jeunes femmes âgées de 19 ans à 32 ans à Paris. Deux d’entre elles ont été agressées dans des parkings, les autres dans leur appartement. Il avait aussi été reconnu coupable d’une tentative d’assassinat sur une huitième jeune femme, qui avait réussi à s’enfuir, et de deux autres agressions.
Longtemps surnommé « SK1 » pour « serial killer 1 » par les policiers qui cherchaient son identité, Guy Georges avait créé la psychose dans la capitale française.
* Contacté, le parquet de Paris n’a pas donné suite à nos demandes.