L’essentiel
- David Balland, cofondateur d’une société de cryptoactifs, et sa compagne ont été enlevés et séquestrés avant d’être libérés par le GIGN, les ravisseurs réclamant une rançon de 10 millions d’euros en Bitcoin.
- Dix suspects âgés de 20 à 40 ans ont été interpellés et placés en garde à vue, la plupart étant connus de la justice pour des faits de droit commun mais pas pour criminalité organisée.
- Les enquêteurs ont pu localiser les victimes grâce au GPS d’une voiture utilisée par les ravisseurs et ont retrouvé la compagne « ligotée dans le coffre dans un véhicule » à Etampes.
Enlevés et séquestrés, David Balland, cofondateur d’une société spécialisée dans les cryptoactifs, et sa compagne ont été libérés mercredi par le GIGN, à l’issue d’un travail conjoint de nombreux services. Tous deux sont sains et saufs. La procureure de Paris, Laure Beccuau, est revenue plus en détail, dans une conférence de presse, sur ce rapt.
Que voulaient les kidnappeurs ?
Mardi, au petit matin, David Balland et sa compagne sont enlevés à leur domicile de Vierzon. Leurs ravisseurs entendent les libérer contre une rançon. Pour montrer leur détermination, ils coupent un doigt au chef d’entreprise et l’envoient à ses associés. Ils réclament dix millions d’euros, à verser sous forme de sous forme de Bitcoins à transmettre sur un Wallet (portefeuille numérique).
Si les forces de l’ordre sont rapidement prévenues, une partie de la somme est versée aux ravisseurs, selon le protocole expliqué aux actionnaires. Des opérations techniques permettront finalement de bloquer et de tracer ces cryptomonnaies.
Quel est le profil des agresseurs ?
Au total, dix personnes, neuf hommes et une femme, ont été interpellées. Une information judiciaire sera ouverte ce vendredi, notamment pour « enlèvement et séquestration en bande organisée », « actes de torture ou de barbarie » ainsi qu’« extorsion avec arme ». Des crimes susceptibles d’être punis par la prison à perpétuité.
Placées en garde à vue, les dix personnes interpellées ont entre 20 ans et 40 ans et sont originaires de toute la France, a précisé la procureure de la République. La plupart d’entre elles étaient connues de la justice pour des faits de droit commun, mais pas en lien avec la criminalité organisée. Selon une source proche de l’enquête, le profil des différents interpellés est plutôt ceux d’exécutants, pas de commanditaires.
Comment les enquêteurs ont-ils réussi à remonter la piste des malfaiteurs ?
Moins de quarante-huit heures se sont écoulées entre le rapt du couple et sa libération. Initialement saisi, le parquet de Bourges a très vite laissé la main à la Juridiction interrégionale spécialisée dans la lutte contre la criminalité et la délinquance organisées de Paris. L’un des huit pôles spécialisé de France.
« Grâce au GPS d’une voiture utilisée par les preneurs d’otages, de premières indications sur les lieux où seraient séquestrés David Balland et son épouse émergent », évoque Le Parisien. En épluchant les plateformes de location, les enquêteurs parviennent à remonter la piste dans la journée de mercredi de David Balland, séquestré à Châteauroux (Indre). Deux suspects sont interpellés par le GIGN, un troisième dans la nuit de mercredi à jeudi, alors qu’il revenait sur les lieux.
Comment s’est déroulée la libération de la compagne David Balland ?
Après la libération du chef d’entreprise, les enquêteurs doivent agir vite, de peur qu’ils ne cherchent à se débarrasser de sa compagne, séquestrée dans un autre lieu.
Les premières auditions et l’exploitation de téléphones permettent de mettre les enquêteurs sur la piste d’Etampes (Essonne). La compagne est retrouvée mercredi en fin d’après-midi par le GIGN « ligotée dans le coffre dans un véhicule », explique la procureure, mais « saine et sauve ». Six nouvelles personnes sont interpellées au cours de l’intervention des gendarmes.