L’essentiel
- En avril 2024, une enquête a été ouverte après que des agents du comité opérationnel anti-fraude aient découvert les conditions de vie scandaleuses des salariés.
- En octobre 2024, l’enquête est passée au niveau national pour démanteler une filière de traite d’êtres humains.
- Quatre personnes ont été mises en examen pour « traite des êtres humains en bande organisée », « soumission de plusieurs personnes vulnérables ou dépendantes à des conditions de travail indignes » ou encore « blanchiment en bande organisée ».
Un simple contrôle du comité départemental anti-fraude a révélé un dossier national de traite d’êtres humains. C’est en avril 2024, que le restaurant « Saveurs Gourmandes », qui est aujourd’hui fermé, à Albi dans le Tarn, reçoit la visite pour un contrôle du comité opérationnel départemental anti-fraude (Codaf). Les agents découvrent alors dans le restaurant de 450 couverts des salariés à l’étage de l’établissement vivant dans des conditions scandaleuses, selon les informations de Ici Occitanie.
Une enquête s’ouvre alors confiée à l’antenne Oltim (Office de lutte contre le trafic illicite de migrants) de Toulouse et à la DDETS 81 (Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités) du Tarn. A partir d’octobre 2024, l’enquête locale s’ouvre sur le plan national avec une commission rogatoire avec le GIR (groupe interministériel de recherches) de Toulouse et l’OCLTI (Office central de lutte contre le travail illégal).
En quelques mois, les investigations ont permis de démanteler une filière de traite des êtres humains. Selon nos confrères, les salariés étaient hébergés et exploités dans des conditions contraires à la dignité humaine. Les durées d’emploi dépassaient largement les taux horaires légaux pour des salaires fortement minorés et non déclarés, avec un hébergement dans des locaux inadaptés.
Le 13 janvier, après plusieurs mois d’enquête, cinq personnes sont interpellées à Albi et dans la région parisienne : trois hommes et deux femmes entre 39 et 45 ans. Quatre d’entre elles ont été mises en examen pour « traite des êtres humains en bande organisée ». Elles sont également accusées d’emploi d’étrangers non munis d’une autorisation de travail et d’exécution en bande organisée d’un travail dissimulé.
Les mis en cause sont poursuivis également pour « aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d’un étranger en France », « soumission de plusieurs personnes vulnérables ou dépendantes à des conditions de travail indignes » et « blanchiment en bande organisée ». L’opération a permis de saisir plus de 530.000 euros d’avoirs criminels, composés de numéraires, comptes bancaires, véhicules, bijoux et montres de luxe.
Pour l’heure, 18 victimes ont pu être identifiées et trois des suspects ont été placés en détention provisoire, la quatrième étant placée sous contrôle judiciaire.