L’essentiel
- Le corps de Ginette Naime, 46 ans, avait été retrouvé par des promeneurs lardé de coups de couteau le 13 avril 2000 sur un sentier à Ollioules, dans le Var.
- Vingt-cinq ans plus tard, un suspect a été interpellé et placé en garde à vue mardi matin à Toulon. Son ADN a été découvert sous les ongles de la victime.
- Selon nos informations, les policiers suspectent le sexagénaire, présenté comme un toxicomane, d’avoir tué la victime pour obtenir de l’argent et s’acheter de la drogue.
Un quart de siècle. C’est le temps qu’il aura fallu aux policiers pour arrêter l’homme suspecté d’avoir tué Ginette Naime. Âgé de 61 ans, il a été interpellé mardi matin par les enquêteurs de l’OCRVP (Office central de répression des violences aux personnes), qui l’ont placé en garde à vue à Toulon. Il a être mis en examen ce jeudi par un juge d’instruction du pôle des crimes sériels ou non élucidés de Nanterre, saisi du dossier depuis l’été 2022. « Les faits sont avérés pour tout le monde », souffle une source proche du dossier, qui se félicite du travail accompli par les fonctionnaires de la police judiciaire.
Le corps de cette femme de 46 ans est découvert par des promeneurs vers 15h35, le 13 avril 2000, sur le chemin du Gros Cerveau à Ollioules, dans Var. Il est lardé de coups de couteau. Quelques instants plus tôt, ces témoins ont aperçu un homme prendre la fuite à bord d’un véhicule. La victime est identifiée comme étant Ginette Naime, une auxiliaire de vie domiciliée à La Seyne-sur-Mer, qui travaillait avec des personnes âgées. A l’époque, les policiers découvrent qu’elle s’est rendue, le jour des faits vers 14h30, au centre communal d’action sociale. Un employé leur confie l’avoir vue assise dans une voiture à la place du passager, et l’avoir entendu crier et frapper à la fenêtre.
Un suspect présenté comme « toxicomane »
Peu après, vers 14h50, elle effectue deux retraits à l’agence BNP de La Seyne-sur-Mer. Un autre témoin raconte aux policiers avoir remarqué un homme à proximité qui surveillait la victime. Son cadavre, on l’a dit, est retrouvé une quarantaine de minutes plus tard, à environ 6 km de là. Les promeneurs qui ont fait la macabre découverte décrivent le suspect aperçu aux enquêteurs : il s’agit d’un homme d’une quarantaine d’années, vêtu d’un tee-shirt maculé de traces de sang. Il a pris la fuite à bord de la Seat Cordoba de Ginette Naime, qui sera retrouvée le 17 avril 2000 sur un parking de la ville.
Deux informations judiciaires sont ouvertes par le parquet de Toulon, l’une en 2000 et l’autre en 2016. Toutes les deux sont clôturées, faute d’avoir pu identifier le meurtrier ou son mobile. En mai 2023, le pôle des crimes sériels ou non élucidés de Nanterre décide de relancer les investigations en ouvrant une enquête préliminaire confiée à l’OCRVP. Les limiers de la PJ reprennent le dossier à zéro. Un appel à témoins est diffusé en juin dernier, sous forme de vidéo, dans l’espoir d’obtenir des renseignements. Mais il ne donne rien. Selon nos informations, ils recueillent quelques mois plus tard des renseignements concernant « des marginaux, des toxicomanes qui traînaient à La Seyne-sur-Mer », souffle une source proche du dossier. Parmi eux, « un type collait bien » à la description du suspect faite par les témoins.
De l’ADN du suspect découvert sur la victime
L’ADN retrouvé sous les ongles de la victime correspond à celui du quadragénaire interpellé mardi. Son mobile ? « Il cherchait vraisemblablement de l’argent parce qu’il était en manque de drogue. Mais ce n’est pas sûr qu’il voulait la tuer initialement », nous confie une source policière. Il a été mis en examen ce jeudi soir pour « extorsion avec arme et meutre précédé, accompagné ou suivi d’un autre crime », indique le parquet de Nanterre à 20 Minutes. Il a été placé en détention provisoire.