Le gérant d’une société de taxi âgé de 60 ans a été mis en examen ce jeudi à Versailles (Yvelines) pour escroquerie et blanchiment et écroué. Il est soupçonné d’avoir surfacturé des transports de malades, au préjudice de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) et de plusieurs mutuelles, rappelle Le Parisien.
Les faits, commis entre 2021 et 2024, pourraient représenter un préjudice de 2,4 millions d’euros. Une enquête avait été ouverte par le parquet de Versailles le 30 novembre 2024, à la suite d’un signalement de la plateforme Tracfin concernant cette société de transport conventionnée par le ministère de la Santé.
Des trajets facturés, mais pas réalisés
Les premiers éléments recueillis indiquent que le suspect a encaissé plus de 1,7 million d’euros, versés par la CPAM et des mutuelles. Des courses réalisées et encaissées par la même personne, un homme d’origine camerounaise. Sauf que ce dernier aurait réalisé de fausses déclarations : « Il aurait surfacturé ses activités. En clair, il se faisait payer des trajets qu’il ne réalisait jamais », selon une source proche du dossier.
L’argent récolté était viré sur les multiples comptes en banque du sexagénaire. « Il y a des établissements classiques et des néobanques en ligne, notamment en Bulgarie, en Estonie et à Malte » selon une source proche de l’enquête. Un moyen d’éviter les contrôles. Il s’avère qu’il possédait en plus un portefeuille en cryptomonnaie.
19 caisses de la CPAM flouées
Alors que l’homme était parti plusieurs mois au Cameroun, il n’a pu être interpellé qu’à son retour en France, mardi 7 janvier. Une perquisition a permis de mettre la main sur des cartes bancaires ainsi que des informations sur son compte en cryptomonnaie.
Le mis en cause a reconnu tous les faits reprochés et même plus, en indiquant avoir trompé 19 caisses de la CPAM et en évaluant son butin à plus de 2,4 millions d’euros. « Il a exprimé des regrets et s’est dit prêt à tout rembourser », a précisé une source judiciaire à nos confrères.