L’essentiel
- Des tirs à l’arme automatique ont retenti en pleine journée dimanche 5 janvier dans le quartier Villejean, à Rennes.
- La police espérait utiliser les images de vidéosurveillance pour identifier d’éventuels tireurs.
- Mais un problème technique survenu pendant les faits empêche les enquêteurs de revoir les images captées dimanche.
L’enquête s’annonçait déjà délicate pour les policiers rennais, tant les tirs avaient été brefs. Mais sans vidéosurveillance, les investigations vont se révéler encore plus compliquées. Après des tirs à l’arme automatique commis en pleine journée sur la dalle Kennedy dimanche 5 janvier, les habitants du quartier de Villejean, à Rennes, auraient sans doute aimé entendre que des suspects avaient été arrêtés. Ce n’était pas le cas ce mardi. Et pour cause. Quand les agents de la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, la nouvelle police judiciaire) et de la Division de criminalité territoriale (DCT) ont tenté de récupérer les images de vidéosurveillance de la place piétonne, ils ont eu la mauvaise surprise de ne rien voir.
Pas parce que le matériel avait été vandalisé. Non, car « les caméras de vidéoprotection de Villejean sont en état de marche », promet la municipalité. Mais parce qu’un « incident technique » au sein du centre de supervision a empêché l’exploitation des images pendant quelques heures. Pile pendant la fusillade.
Sollicitée par 20 Minutes, la municipalité socialiste confirme les faits relatés par Ouest-France. « Un problème de surchauffe des serveurs numériques » a bien empêché les policiers de récupérer les images de la dalle dimanche. « Le problème technique a été résolu », assure la mairie de Rennes. Mais le mal est fait. D’autant que, d’après un témoin interrogé par nos confrères, les hommes armés n’étaient pas cagoulés. Un fait plutôt rare.
Une douzaine de douilles ont été retrouvées. Des impacts de balles sont visibles dans certains murs. D’après une source policière interrogée par 20 Minutes, une balle perdue aurait même été retrouvée dans un canapé. « Il s’agit très vraisemblablement de violences pour le contrôle d’un point de deal », selon le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet.
Ces tirs perpétrés en plein jour au dernier jour des vacances scolaires ont provoqué un certain émoi dans le quartier, mais aussi dans les rangs des policiers. Le syndicat Alliance a demandé des renforts pour mener une lutte efficace contre les trafics de stupéfiants qui pourrissent la vie des habitants. « Un jour, il y aura un drame à Rennes. Ça fait des mois qu’on le dit mais que personne ne fait rien », s’agaçait un policier de terrain interrogé lundi. Le syndicat Alliance attend que Rennes soit classée en « secteur difficile » comme Marseille, Lyon ou plus récemment Nice et Grenoble.