Des étudiants ont bloqué ce lundi matin l’accès à l’Institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg. A l’entrée du bâtiment, des poubelles taguées d’insultes envers Israël figurent aux côtés de revendications ou d’une banderole proclamant « Israël Génocide Sciences Po complice ». Ces deniers protestent contre son partenariat avec l’université Reichman de Herzlya, en Israël. « Il y a un soutien affiché de l’université Reichman aux actions qui sont menées dans la bande de Gaza, aux étudiants qui sont dans l’armée israélienne », a dénoncé Léo, un étudiant membre du comité Palestine Sciences Po Strasbourg.
Sur place, Léo, explique à l’AFP que « le bâtiment est bloqué pour la journée a minima » et qu’une assemblée générale était prévue en fin de matinée pour décider de la suite à donner à cette action. Ce blocage est organisé en raison du « vote antidémocratique » pour renouer « un partenariat avec une université complice de génocide », déclare Lucille, une autre étudiante.
Pour rappel, le partenariat entre l’IEP de Strasbourg et l’université Reichman, noué en 2015, avait été suspendu en juin dans le contexte du conflit à Gaza. Mais les membres du conseil d’administration de l’établissement ont renouvelé leur soutien à ce partenariat lors d’un vote le 18 décembre. Le texte avait été voté à quatorze voix pour, une contre et quatre abstentions, tandis que quatorze membres du conseil d’administration n’ont pas pris part au scrutin. Cinq enseignants-chercheurs ont annoncé démissionner du conseil d’administration après ce vote, qu’ils ont qualifié de « déni de démocratie » en dénonçant de « nombreuses pressions tant internes qu’externes ».
« Je ne suis pas surpris par le blocage, je m’y attendais », a déclaré le directeur de l’IEP de Strasbourg Jean-Philippe Heurtin. « Je pense que c’est une erreur d’appréciation de la part des étudiants et d’un certain nombre de collègues qui pensent qu’effectivement l’université de Reichman est inféodée au gouvernement de Netanyahu, ce qui, de mon point de vue, n’est pas le cas. Je pense que c’est une université qui a su préserver la liberté académique, ce qui est la seule chose qui nous importe dans ce cadre-là », a-t-il ajouté.