Bonne ambi au conseil municipal de Rennes. Dans un contexte de plus en plus tendu entre élus de la majorité de Nathalie Appéré et de l’opposition, une nouvelle graine vient d’être plantée. Ce jeudi, Charles Compagnon et Loïck Lebrun ont fait savoir qu’ils avaient été convoqués par la police pour être entendus au sujet de la dégradation du véhicule d’un élu de la majorité. Les deux hommes (divers droite), candidat quasiment officiel aux municipales de 2026 pour l’un et candidat battu au scrutin de 2001 pour l’autre, s’estiment « humiliés » par cette convocation et ont annoncé leur intention de porter plainte pour dénonciation calomnieuse à but politique.
Les faits se sont produits dans la nuit du 14 au 15 octobre, à l’issue d’un conseil municipal particulièrement tendu. Le lendemain matin, Ludovic Brossard, conseiller délégué à l’agriculture urbaine et l’alimentation durable, découvre sa voiture taguée. « Des dégradations à caractère politique », explique l’élu à 20 Minutes. Il décide de déposer plainte contre X. D’après nos informations, les fameux tags sont les lettres RN mais aussi des pénis.
« C’est méprisant, insultant et blessant »
Pendant presque deux mois, il ne se passe pas grand-chose et l’affaire n’est pas ébruitée. Avant d’éclater au grand jour après la convocation de deux élus d’opposition par la police. « On prend un risque en rendant publique cette affaire. Mais elle est trop grave à nos yeux. Nous avons dû justifier de notre emploi du temps, nous expliquer. Qu’un collègue puisse penser qu’on est derrière tout ça, c’est méprisant, insultant et blessant », dénonce Charles Compagnon.
Loïck Lebrun s’estime quant à lui « insulté, bafoué » dans sa fonction d’élu. « C’est une forme de pression politique, d’intimidation. Ces méthodes n’ont pas lieu d’être à Rennes », assurent les élus.
Ces derniers s’agacent notamment de ne pas avoir pu être reçus par la maire de Rennes Nathalie Appéré (PS), qui était au courant de la plainte déposée. Contacté, son cabinet se défend, expliquant que son élu « n’accuse personne ». D’après les proches de la maire, Ludovic Brossard aurait simplement répondu aux questions des policiers qui cherchaient à savoir s’il avait été la cible de menaces récemment. Il avait alors expliqué avoir eu des échanges très tendus le soir du conseil municipal du 14 octobre, citant les noms de Charles Compagnon et de Loïck Lebrun, avec qui il avait eu des débats houleux.
Des insultes sur les réseaux sociaux
Quelques jours avant les dégradations, il avait été la cible d’insultes sur les réseaux sociaux quand il avait taclé le groupe d’opposition qui avait publié une fausse vidéo d’agression à Rennes. « La police fait son travail et je lui fais confiance », a simplement commenté Ludovic Brossard.
L’affaire n’aurait sans doute jamais pris une telle tournure dans un contexte politique plus apaisé. Elle est désormais publique et ne va clairement pas contribuer à apaiser le climat local. La campagne des municipales de 2026 est bien lancée. Et elle s’annonce délicieuse.