Sa famille a été plongée pendant un peu plus de deux semaines dans une angoisse insoutenable. Jusqu’à la délivrance ce mardi matin à l’annonce de l’incroyable dénouement. Portée disparue depuis le 25 novembre à Pabu près de Guingamp (Côtes-d’Armor), Morgane Rivoal a été retrouvée saine et sauve par les militaires de la section de recherches de Rennes.
Localisée à Coutances (Manche), la collégienne de 13 ans se trouvait dans un foyer de jeunes travailleurs de la ville lorsque les gendarmes ont retrouvé sa trace. Un homme de 21 ans qui l’hébergeait a aussitôt été placé en garde à vue pour « enlèvement et séquestration sur mineur de moins de 15 ans ». Alors que le procureur de la République de Saint-Brieuc doit tenir un point presse mercredi en fin de journée, 20 Minutes fait le point sur cette affaire de disparition au dénouement heureux mais où de nombreuses questions demeurent.
Depuis quand Morgane était-elle portée disparue ?
L’adolescente n’avait plus donné signe de vie depuis le 25 novembre. Ce jour-là, la jeune fille de 13 ans avait quitté son domicile à pied vers 7h15 pour prendre son bus et se rendre au collège Albert-Camus de Grâces près de Guingamp. Mais elle n’était jamais montée dans le bus et n’était jamais arrivée au collège. Dans le week-end, elle avait d’ailleurs posté sur ses réseaux sociaux une story, effacée depuis, pour indiquer « qu’elle ne viendrait pas en cours lundi ».
Après l’ouverture d’une enquête pour disparition inquiétante, les gendarmes avaient également découvert un courrier froissé dans la corbeille de la chambre de l’adolescente sur lequel était écrit : « Papa, maman, désolé, je pars ». Depuis, d’intenses recherches avaient été menées pour retrouver sa trace avec l’organisation de battues et l’utilisation d’un drone, d’un hélicoptère et de chiens pisteurs. Plus d’une centaine d’auditions avaient également été effectuées et 700 domiciles fouillés.
Où a été retrouvée l’adolescente ?
C’est à Coutances (Manche), à plus de 200 kilomètres de son domicile, que Morgane Rivoal a été retrouvée saine et sauve ce mardi matin par les gendarmes de la section de recherches de Rennes. « Elle se trouvait dans un foyer de jeunes travailleurs de cette ville », a indiqué dans un communiqué Nicolas Heitz, procureur de la République de Saint-Brieuc. Elle était hébergée chez un jeune homme de 21 ans, originaire de Rennes, qui a aussitôt été placé en garde à vue pour « enlèvement et séquestration de mineur de moins de 15 ans ».
Dans quel état de santé se trouve la collégienne ?
Dans un message Facebook annonçant « la cessation des recherches », la gendarmerie des Côtes-d’Armor a indiqué que la collégienne était « en bonne santé ». « Morgane se porte bien physiquement », a déclaré à l’AFP une source proche du dossier, sans pouvoir donner d’indication sur son état psychologique. « Elle va être rapidement examinée par un médecin et être entendue par les enquêteurs », a précisé Nicolas Heitz, qui tiendra une conférence de presse mercredi à 18 heures au palais de justice de Saint-Brieuc.
Qui est le suspect dans cette affaire ?
Il s’agit d’un jeune homme de 21 ans qui hébergeait l’adolescente dans le foyer de jeunes travailleurs où il résidait à Coutances. « Il a été immédiatement placé en garde à vue du chef d’arrestation, enlèvement, séquestration sur mineur de moins de quinze ans », souligne le parquet de Saint-Brieuc. Selon Le Télégramme, le suspect aurait été identifié grâce au témoignage d’une femme résidant en Charente-Maritime qui a contacté les enquêteurs. A partir de ces renseignements, ces derniers auraient découvert que le jeune homme était inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, précise le quotidien.
Une fugue ou un enlèvement pour expliquer cette disparition ?
Tout reste encore à éclaircir dans cette affaire mais les enquêteurs privilégient pour l’heure la piste de l’enlèvement par un tiers et non celle d’une fugue de l’adolescente. Entendus, les parents de Morgane avaient indiqué que leur fille n’avait jamais fugué auparavant et écrit leur fille comme « heureuse, joyeuse, souriante » et « travaillant bien à l’école ». Plusieurs camarades de classe avaient pourtant témoigné de son mal-être, évoquant « des propos inquiétants » et « des scarifications qu’elle se serait infligées ».
Ils avaient aussi pointé un certain isolement et un usage excessif des réseaux sociaux via lesquels l’adolescente était entrée « en relation avec des individus plus âgés ». Lors des investigations, un homme de 21 ans, résidant dans la Drôme, a notamment été identifié comme ayant créé un compte Snapchat au nom de Morgane. Plusieurs images à caractère pédopornographique ne concernant pas l’adolescente ont été découvertes sur le téléphone de l’individu qui a été placé en garde à vue.