Âgés de 18, 19 et 27 ans, trois hommes ont été mis en examen et incarcérés vendredi à Montbéliard (Doubs) vendredi. Ils sont soupçonnés d’avoir commis, sous la menace d’un pistolet automatique, une demi-douzaine de car-jackings entre le 21 novembre et le 2 décembre dernier, dont deux en Suisse, les autres en France : dans le Doubs, le Territoire de Belfort, le Haut-Rhin, le Rhône et la Drôme, a annoncé vendredi le procureur de Montbéliard (Doubs).
Ils ont notamment été mis en examen pour « escroquerie » et « extorsion avec arme en bande organisée » et placés en détention provisoire, a indiqué le procureur Paul-Edouard Lallois.
Leur mode opératoire était à chaque fois identique : deux hommes encagoulés s’en prenaient à une conductrice ou un conducteur seul pour exiger ses clés sous la menace d’une arme. Les victimes qui refusaient étaient violemment frappées à coups de crosse. Les deux agresseurs repartaient ensuite avec la voiture volée, suivis d’un troisième acolyte stationné à proximité. Les effets personnels des victimes étaient volés, les cartes bancaires utilisées pour des retraits et les véhicules volés rapidement équipés de nouvelles plaques d’immatriculation pour échapper à la police.
Mais les enquêteurs du commissariat de Montbéliard ont rapidement retrouvé la trace des voitures volées dans leur secteur en s’appuyant sur la géolocalisation des téléphones, des véhicules et les réseaux de vidéosurveillance. « Nous avons interrompu une série de faits qui prenaient une tournure inquiétante, avec un car-jacking par jour jusqu’à leur interpellation », a souligné le procureur, saluant « l’excellente coopération avec la police et la justice suisse » pour faire le lien entre des faits commis de chaque côté de la frontière. Les policiers ont retrouvé « un pistolet automatique approvisionné, prêt à l’emploi », ainsi que tous les véhicules volés, des citadines ou des véhicules plus puissants type Audi ou BMW.
Les trois hommes sont déjà bien connus de la justice. Le suspect le plus âgé est originaire d’Audincourt, mais vit désormais à Marseille. Les deux autres habitent Marseille et Montélimar (Drôme). Ils ont tous déjà été condamnés pour des faits de vol, de port d’armes, de violences ou de trafic de stupéfiants. Le commissaire de Montbéliard, Paul Mangin, a relevé « l’extrême violence » et la « désinvolture totale » des suspects qui ont « blessé » un agent et « craché » sur un autre lors de leur garde à vue.