Dans les Grandes Gueules du Sport, sur RMC, le couple d’archers médaillés s’est confié sur ce sentiment tenace que la promesse des Jeux n’a pas été tenue à l’égard des sportifs.
La Française Lisa Barbelin et son compagnon Thomas Chirault expérimentent le revers de la médaille… olympique. Les deux pensionnaires de l’Insep avaient beaucoup misé sur le rayonnement culturel et économique des Jeux de Paris pour attirer à eux de nouveaux contrats. Quatre mois après la cérémonie de clôture, force est de constater que les retombées espérées ne sont clairement pas au rendez-vous pour ce couple de médaillés. “On s’imaginait que ça allait faire venir des sponsors”, a reconnu avec amertume Lisa Barbelin, championne d’Europe en salle et médaillée de bronze en individuel à Paris, ce samedi matin dans les Grandes Gueules du Sport, sur RMC.
“Tous les partenaires privés arrivent à échéance bientôt, et à l’heure actuelle, on n’a pas signé de nouvelles choses qui nous permettent de se dire: ‘ok, on part sur quatre ans sereinement'”, a-t-elle encore déploré sur RMC. Les deux archers remuent pourtant ciel et terre, et ce depuis plusieurs mois, pour amorcer des discussions et parvenir à décrocher des signatures, en vain pour le moment. Leur volonté se heurte à un mur d’indifférence. “On a l’impression que c’est vide, que ça ne réagit pas”, a constaté Thomas Chirault, qui a décroché l’argent par équipes cet été.
Plongé dans une nouvelle période d’incertitudes après la censure du gouvernement Barnier, le climat des affaires expliquerait-il en partie la frilosité des entreprises à s’engager? “On a eu quelques retours qui disaient que, au vu de l’instabilité actuelle, ils avaient du mal à s’engager, que s’ils pouvaient le faire, ce ne serait que sur une durée d’un an. Ce qui serait déjà incroyable, mais c’est vrai qu’on ressent ce poids politique sur les entreprises qui naviguent à vue”, a admis Thomas Chirault.
“On est des perpétuels rêveurs, et on a, avec Lisa, l’envie que ça fonctionne, qu’il y ait des retombées, un réel échange partagé autour de vraies valeurs. Mais c’est vrai que dans le monde du sport et de l’entreprise, on a cette sensation qu’on se sert du rayonnement des Jeux et de nos personnalités pour les faire briller eux. Et une fois que c’est fini, il n’y a pas de suite”, a également déploré l’archer de 26 ans.
“Beaucoup de belles promesses n’ont jamais été tenues, s’est insurgée la Mosellane Lisa Barbelin. On n’arrive pas trop à se placer entre l’héritage qui est positif, avec plein de jeunes qui vont faire du sport, et les parents qui les suivent. Mais à côté, du point de vue du sportif de haut niveau, l’ANS avait une aide pour le cercle haute performance qui était de deux ans. Aujourd’hui, elle passe à un an.”
Le deux archers ont essuyé une autre déconvenue le jour où ils ont appris que les primes versées aux médaillés olympiques ne seraient pas exonérées d’impôts comme l’ont réclamé une proposition de loi puis un amendement, tous deux rejetés. “Oui, elles sont fiscalisées, ça fait aussi partie du fait qu’on se serve du rayonnement des athlètes, a dénoncé Lisa Barbelin. Les primes des médaillés ont été réévaluées à la hausse. On se retrouve avec une belle image de la France, qui donne beaucoup aux sportifs, mais derrière, on a imposé la fiscalité.”
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