Des vrais objets de luxe, de faux acheteurs et de véritables arnaques. Cinq personnes ont été mises en examen, dont quatre ont été placées en détention provisoire, pour avoir acheté des montres de luxe à des particuliers avec de faux billets, indique ce samedi la gendarmerie.
En tout, sept personnes âgées de 30 à 53 ans – cinq hommes et deux femmes – avaient été placées mardi en garde à vue dans le cadre de cette enquête pour escroquerie en bande organisée menée par la section de recherches de Versailles.
Un coup monté près de Roissy
L’enquête avait démarré fin 2023 quand un homme s’était rendu compte qu’il avait vendu sa Rolex de collection à des escrocs qui l’avaient payé en faux billets, détaille la gendarmerie. Le vendeur avait chargé son fils de vendre sa montre de luxe à « des acheteurs dans un hôtel près de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle ». Mis en confiance par ces acheteurs, qui avaient loué pour l’occasion un salon privé, il avait reçu 120.000 euros en espèces, comptés avec une compteuse à billets.
Mais la majorité des billets étaient des faux, « adroitement dissimulés par le tour de main habile des vendeurs escrocs qui faisaient passer en boucle la même liasse de vrais billets devant le vendeur pendant que le sac, lui, était rempli de faux », raconte la gendarmerie.
Des ramifications en Italie et aux Pays-Bas
Après des « recoupements minutieux », les enquêteurs sont parvenus à identifier l’équipe « à tiroirs » qui avait monté cette escroquerie. Originaire des Balkans, elle mobilisait différents « talents » à travers l’Europe, selon les gendarmes : « faux acheteurs », « un donneur d’ordres », « un faussaire fournisseur de faux billets », « des rabatteurs » chargés d’identifier les montres en vente, ainsi que « des revendeurs ».
« Les enquêteurs détectent ainsi que la montre de Roissy a été proposée à la vente en Italie et que les escrocs montés au contact habitaient les Pays-Bas », souligne la gendarmerie.
Montres, cash, berlines et cartes Pokémon
Les enquêteurs ont lancé une « opération » mardi, avec 14 adresses perquisitionnées dans plusieurs départements en France, ainsi qu’aux Pays-Bas.
Lors de ces perquisitions, les gendarmes ont saisi argent liquide et biens de luxe, notamment « six Rolex, quatre berlines allemandes, plusieurs dizaines de milliers d’euros en espèces et sur des comptes bancaires, des portefeuilles de cryptomonnaies à évaluer, des faux billets, des bouteilles de champagne et de vins de prestige, une pierre précieuse estimée à 400.000 euros et des cartes Pokémon de collection ».