Une vaste opération de police impliquant les autorités allemandes, britanniques, autrichiennes, néerlandaises, polonaises, bosniaques et serbes a permis de démanteler un groupe criminel organisé syrien impliqué dans l’un des réseaux de trafic d’êtres humains les plus importants d’Europe. Au total, au moins 20 personnes ont été arrêtées ce mercredi, dont Hussam Al Ramli, un ressortissant irakien de 35 ans interpellé à Bilson (Royaume-Uni), rapporte Sky News. Il devrait prochainement être extradé vers la Pologne.
Jusqu’à 12.000 euros par traversée
Au total, la vingtaine de personnes arrêtées sont suspectées d’avoir organisé, via leur réseau, le passage clandestin d’au moins 750 migrants syriens au Royaume-Uni et en Allemagne. Hussam Al Ramli est par exemple « soupçonné d’avoir organisé le passage illégal de migrants de la Biélorussie vers la Pologne pour le compte du groupe criminel, puis d’avoir organisé la poursuite de leur voyage jusqu’à la frontière entre la Pologne et l’Allemagne », comme l’a détaillé la National Crime Agency (NCA) dans un communiqué.
Une fois en Allemagne, les personnes continuaient leur chemin jusqu’aux Pays-Bas puis atteignaient le Royaume-Uni par bateau ou camion. D’après les informations obtenues, ces traversées impliquaient parfois plusieurs centaines de migrants. Elles étaient facturées entre 4.500 et 12.000 euros par personne.
Vers une intensification des opérations
Dans le détail, cette vaste opération a donné lieu à une arrestation au Royaume-Uni, six en Autriche, six en Serbie, quatre en Allemagne et trois en Bosnie-Herzégovine. Elles ont été à chaque fois associées à des perquisitions. Des perquisitions ont également eu lieu aux Pays-Bas, avec des saisies de véhicules, d’argent liquide et de matériel électronique. Pour John Denley, le directeur des enquêtes de la NCA, la réussite de ce coup de filet montre « pourquoi la coopération internationale était si cruciale », parlant de la lutte contre le trafic de migrants comme d’une priorité essentielle.
Malgré le Brexit, le Royaume-Uni a donc ici pu mener un important travail en association avec les forces de police de plusieurs pays européens. Ainsi, pour Angela Eagle, ministre britannique de la Sécurité des frontières et de l’asile, la lutte contre ces réseaux passe par le fait « de collaborer avec des partenaires à l’étranger ». Elle a assuré avoir choisi d’investir davantage de fonds et de ressources dans ce type d’opérations, dans l’objectif de démanteler d’autres réseaux.