En déplacement ce vendredi à Toulouse sur les terres de Léon Marchand, le ministre des Sports Gil Avérous a réagi aux critiques du quadruple champion olympique, qui a dénoncé la volte-face du gouvernement concernant l’abandon de la généralisation des deux heures hebdomadaires de sport supplémentaires au collège.
Après la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet, c’est au tour du ministre des Sports Gil Avérous de répondre à Léon Marchand. Présent ce vendredi à Toulouse afin de finaliser le rapatriement du bassin des Jeux olympiques de Paris dans la future Cité de la natation, il n’a pas échappé au sujet brûlant du moment: l’abandon des deux heures de sport en plus au collège.
En relayant ce jeudi un article sur le sujet avec une émoticône représentant un clown, Léon Marchand, devenu cet été quadruple champion olympique, a dénoncé sur ses réseaux sociaux la volte-face du gouvernement concernant cet abandon de la généralisation des deux heures hebdomadaires de sport supplémentaires au collège.
Devant la polémique, Gil Avérous s’est expliqué à l’occasion d’un point presse: “On n’en a pas parlé ce matin avec Léon Marchand, on en a parlé hier. L’État n’annule pas les 2h dans les collèges. Il y a un recentrage aujourd’hui du dispositif tel qu’il avait été conduit depuis deux ans. Pourquoi? Parce qu’on a une nouvelle manière de faire de la politique. Désormais quand on met en place un dispositif, on l’évalue, on le recentre, on le modifie, on l’adapte en fonction des retours du terrain. Très clairement, tout le monde est pour l’augmentation du sport dans les collèges.”
“Ce ne sont pas 2h par les profs d’éducation physique des établissements, ce sont 2h supplémentaires dans les établissements volontaires qui sont confiées à des partenaires extérieurs, généralement des clubs sportifs, qu’on essaie de faire entrer dans le monde scolaire, pour permettre à des jeunes d’augmenter la pratique sportive. Cette expérimentation était parfois très inégale en fonction des établissements parce qu’on n’avait pas forcément les ressources nécessaires pour aller démarcher les clubs, d’autres fois parce que les jeunes eux-mêmes n’étaient pas intéressés. Ce n’est pas obligatoire, c’est sur un temps périscolaire”, a développé le ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, qui a brièvement échangé avec Léon Marchand en bord de bassin.
Plutôt qu’un renoncement, Gil Avérous avance une mauvaise “interprétation” d’une circulaire. “Cette circulaire disait qu’on allait flécher prioritairement ce dispositif dans les quartiers avec le réseau d’éducation prioritaire REP et REP+, les quartiers où les jeunes sont les moins licenciés dans les clubs. Là où il y a moins de pratique sportive. Donc on va consacrer nos efforts dans l’année qui vient dans ces établissements. On met le paquet pour essayer d’aller où le besoin est le plus fort. Et on refera une évaluation après”, a-t-il ajouté.
Dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, deux dispositifs avaient été lancés ces dernières années à l’école pour permettre de “faire de la France une nation sportive” et lutter contre l’inactivité physique et la sédentarité des plus jeunes. Il s’agissait de “30 minutes d’activité physique quotidienne” du CP au CM2, généralisées en 2022, et de “deux heures de sport supplémentaires pour les collégiens” expérimentées depuis plus de deux ans et élargies à 700 collèges l’année scolaire dernière avec pour vocation d’être généralisée dans les trois ans à venir.
Ces deux heures de sport supplémentaires ont été étendues à la rentrée 2024 dans les zones d’éducation prioritaire (environ 1100 collèges). Mais la généralisation du dispositif destiné aux collégiens a été abandonnée par l’Éducation nationale, le ministère expliquant qu’elle n’était “pas soutenable” dans une circulaire publiée la semaine dernière au Bulletin officiel de l’Éducation nationale.
“Il faut se mettre à la place de Léon Marchand. Il n’a évidemment pas lu la circulaire, mais comme tout le monde. Ce sujet doit se travailler aussi avec les collectivités locales, ça ne se décrète pas nationalement. Donc Léon Marchand peut être rassuré. En tout cas, à travers mes propos, je le rassure, j’essaie de le convaincre. Il sait bien, en étant assez proche du président de la République et du gouvernement, qu’on a une attention particulière pour le développement du sport et qu’il n’y a pas d’affaiblissement de notre volonté. D’ailleurs la pratique augmente partout, dans les clubs et en pratique individuelle. Il y a juste un recentrage sur les établissements prioritaires”, a conclu Gil Avérous. Suffisant pour convaincre Léon Marchand?
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