Retrouver leur fils coûte que coûte. Les parents de Santiago, ce nourrisson enlevé à la maternité d’Aulnay-sous-Bois dans la nuit de lundi à mardi, ne contesteront pas leur retour en France. C’est ce qu’ont annoncé leurs avocats ce dimanche au Parisien. Cristina R., la mère de ce grand prématuré, « n’a rien à faire en Hollande. Sa vie est en France », assure Me Romuald Sayagh, son avocat.
Après trois jours d’intenses recherches en France, en Belgique et aux Pays-Bas, le couple et leur enfant ont été retrouvés vendredi après-midi à Amsterdam. L’état de santé de ce grand prématuré, sur lequel planaient de vives inquiétudes, est bon, assure les autorités. « Il a même pris du poids », affirme Me Sayagh. Il est toujours hospitalisé à Amsterdam, dans un service de néonatologie.
Mandat d’arrêt européen
Le couple, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, pourrait être de retour en France dans les jours à venir, dans le cadre d’une procédure simplifiée entre les pays de l’UE. Cristina R. et Kevin R., 25 et 23 ans, se trouvent actuellement « en rétention » aux Pays-Bas et seront présentés lundi au procureur du Roi en vue de leur extradition.
A leur retour en France, ils seront présentés à un juge d’instruction en vue d’une mise en examen. Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour « enlèvement en bande organisée sur mineur de 15 ans », qui leur fait encourir la réclusion criminelle à perpétuité.
Contestation des accusations d’enlèvement
Les avocats des parents de Santiago, Me Romuald Sayagh et Stéphane Gas, entendent contester les accusations d’enlèvement. Mardi, le procureur a prononcé une ordonnance de placement provisoire pour Santiago mais celle-ci n’était pas en vigueur au moment des faits. Les avocats contesteront aussi cette ordonnance de placement.
La question de la privation de soins sera au cœur des débats : Santiago étant un grand prématuré, son état nécessite une prise en charge constante. Si son état de santé plaide en leur faveur, les magistrats pèseront également les risques que ses parents lui ont fait prendre. La privation de soin ou d’alimentation d’un mineur de 15 ans « par un ascendant ou personnes ayant autorité » fait encourir sept ans de prison aux parents.