Les « Culs brûlés » appelés aux urnes. Surnommés ainsi depuis des siècles, les habitants du village d’Olley, en Meurthe-et-Moselle, ont jusqu’au 2 novembre pour choisir par vote leur gentilé, c’est-à-dire le nom officiel pour désigner les habitants. Car, bizarrerie de l’histoire, il n’y en a jamais eu.
Dans cette commune lorraine d’environ 200 âmes, certains se sont lassés de ce surnom de « culs brûlés », d’autres, au contraire, souhaitent en faire leur surnom officiel.
Un choix parmi huit noms
A mi-parcours du scrutin, une quarantaine d’habitants avaient voté, vendredi, pour l’un des huit termes qui pourraient permettre de les désigner d’un nom commun. Ce sont plusieurs discussions entre les habitants qui les ont conduits à aller à la quête d’un vrai nom, permettant de les identifier.
Il en reste huit : des classiques comme « Olleysiens » « Olleygeois », « Ollesien », « Ollois » ; d’autres créatifs comme « Olleyon », « Olleumien » et « Olleyjoie », toujours avec leur version féminine, ainsi que « Culs brûlés ».
Le surnom remonterait à plusieurs siècles, sans que l’on en connaisse vraiment l’origine. Il pourrait provenir des « exactions commises par les Suédois pendant la guerre de Trente ans » (1618-1648) ou bien du fait que les habitants ont, à un moment de leur histoire, « peut-être vendu une huile qui n’était pas très estimée » dans le secteur, explique à l’AFP Kévin Goeuriot, historien de la Lorraine.
Un vote à partir de 10 ans
Et le maire d’Olley, David Buono, de préciser que des habitants d’une commune à des kilomètres de là ont contacté la mairie pour indiquer qu’eux étaient surnommés… les « Culs gelés ».
Outre ce souhait d’identité commune, « c’était surtout aussi une façon de remobiliser les gens du village autour d’un projet commun qui est plutôt léger et qui peut embarquer tout le monde », souligne Marie-Claire Donnen, première adjointe au maire.
Le vote n’étant pas soumis à grande procédure, ni même déclaré en préfecture, tous les habitants peuvent voter à partir de 10 ans. Cela offre une première idée de la démocratie aux adolescents, pour la première adjointe. « A partir de 10 ans, ils vont à l’école, ils font partie intégrante de la vie du village, donc c’était important de les inclure dans ce processus de choix », insiste Marie-Claire Donnen.
« Olley mains » refusé
Une habitante, qui souhaite garder l’anonymat, explique avoir pensé à la jeunesse avant de voter : elle a ainsi boudé le surnom de « Culs brûlés » pour soutenir un terme plus classique, afin que les enfants d’Olley ne soient plus moqués dans la cour de récréation par d’autres, l’école n’étant pas au village.
D’autres appellations humoristiques comme « Olley mains » ou « Olley cœurs » avaient été proposées lors de l’appel à contributions, mais elles n’ont pas été retenues pour ce scrutin… historique.