Une 56e victime depuis le début de l’année. Un Indien de 40 ans a trouvé la mort, ce dimanche matin, en tentant la traversée du détroit du pas de Calais, depuis les côtes françaises, a-t-on appris auprès de la préfecture du Pas-de-Calais.
« Plusieurs tentatives ont été empêchées par les policiers et les gendarmes, notamment à Equihen-Plage, Calais et Sangatte, indique le préfet, dans un communiqué de presse. Malheureusement, un autre départ a eu lieu ce jour, vers 5h30 au large de la commune de Tardinghen. »
En une semaine, 57 tentatives de traversée
Le mauvais état de l’embarcation, qui s’est dégonflé peu après son départ, est la cause du naufrage, selon la préfecture qui explique que les migrants « ont regagné la plage en nageant ». « Tous n’étaient pas équipés de gilet de sauvetage. L’un d’entre eux, un homme de nationalité indienne d’environ 40 ans, était en arrêt cardio-respiratoire », indique-t-elle.
L’homme n’a pu être ranimé et a été déclaré décédé. « Les autres migrants ont été pris en charge par les sapeurs-pompiers et la protection civile. Une enquête est en cours sous l’autorité du procureur de la République de Boulogne-sur-Mer », précise le préfet.
« Depuis lundi soir et le retour des conditions météorologiques favorables, la pression est intense sur le littoral et les migrants sont très nombreux à tenter de prendre la mer : 57 événements ont ainsi été recensés dont 32 tentatives interceptées par les forces de l’ordre », souligne-t-il encore.
« On n’en peut plus de cette politique migratoire »
Ce décès vient alourdir le bilan humain déjà record de l’année 2024, avec au moins 56 morts depuis janvier dans ce type de traversées de la France vers la Grande-Bretagne sur un small-boat. Mercredi matin, trois migrants, une femme et deux hommes, sont décédés après que leur canot a fait naufrage à deux kilomètres des côtes françaises, près de Calais.
La semaine précédente, un nourrisson de quatre mois est décédé au large de Wissant, après que le canot où il se trouvait s’est déchiré. Ce vendredi, trois migrants ont en outre été blessés lors de tentatives de traversées et ont dû être transportés à l’hôpital. L’un avait été piétiné et deux autres se trouvaient en état d’hypothermie, dont un en hypothermie sévère.
« On n’en peut plus de cette politique migratoire. Pour nous c’est elle qui est responsable (de ces décès). Bruno Retailleau (ministre de l’Intérieur) a lui-même reconnu que ce sont les conséquences des effets néfastes de l’efficacité de la politique migratoire », a réagi, auprès de l’AFP, Axel Gaudinat, coordinateur de l’association Utopia 56 à Calais, présent sur place.