Porté par l’engouement des derniers JO et la médaille d’argent du local de l’étape Titouan Castryck en kayak-slalom, le club des Poissons volants de Cesson-Sévigné fait le plein de licenciés depuis début septembre. Le club est complet et les jeunes débutants rêvent d’un destin olympique.
“L’objectif, c’est Brisbane 2032 !” Tout juste sortis du plan d’eau, leurs kayaks à bout de bras, Gabriel, Valentin et Maxime se marrent joyeusement. Les trois garçons âgés de 12 à 14 ans ont débuté à la rentrée leur deuxième année à l’école de pagaie du club. Avec un enthousiasme encore un peu plus fort après avoir suivi tout l’été les Jeux Olympiques. Gabriel a même eu la chance d’assister aux épreuves sur place et a donc vu aux premières loges les exploits de l’idole locale. “J’étais à Vaires-sur-Marne. J’ai vu les courses de Titouan Castryck. C’était super. Ça donne envie à plein d’enfants d’avoir le même parcours. On s’imagine un tas de trucs. Ça fait rêver”, s’enflamme-t-il. Ses deux copains, eux-aussi ont vibré même à distance comme l’ensemble du club.
“La plupart des jeunes à la reprise m’a parlé des Jeux et de Titouan évidemment, car ils sont Cessonnais et la ville a super bien communiqué dessus”, raconte Sarah Lyphout l’entraineur salarié du club. “On a pu suivre toutes les courses dans une salle sur un écran géant. C’était cool. Les écoles avaient aussi fait vivre les Jeux toute l’année. C’est comme si les jeunes y avaient participé. Ils les ont vécus intensément et forcément ça crée des vocations”, se félicite-t-elle. Julie Vigneau, la présidente du club confirme. “C’est la première année où on fait le plein comme ça. On a fait le forum des associations à la rentrée, mais juste pour parler du club, car on ne pouvait déjà plus accepter d’adhérents”, raconte-t-elle. “On a aujourd’hui 115 adhérents dont une école de pagaie avec des petits qui commencent. Ils sont une trentaine et c’est vraiment le maximum de notre capacité. Il y a très peu de nouvelles places, car quand on est au club, on s’y trouve bien et la plupart rempile. On est à plus de 80% de renouvellement de licence donc pour l’année prochaine, s’il y a quelques places disponibles, il faut venir dès le mois de juin pour s’inscrire”, conseille-t-elle.
En ce mercredi après-midi, malgré la fraicheur et le ciel gris, ils sont une vingtaine de jeunes à participer à l’entrainement. Au programme du jour, initiation à la pratique du kayak de descente. “Ce sont des bateaux vraiment rapides, mais quand même assez instables”, explique Sarah Lyphout. La mise à l’eau est effectivement hasardeuse pour certains. “C’est plus difficile à manœuvrer. D’habitude, on navigue plutôt en kayak slalom, mais on essaye que les enfants touchent à toutes les embarcations.” Un enfant qui commence va débuter son apprentissage “dans un bateau Jumper, un bateau en plastique lourd, mais plutôt résistant”, complète Julie Vigneau. “Et une fois qu’il sera à l’aise, il pourra passer dans un bateau carbone bien plus léger qui pèse 6 kgs. C’est plus pratique à manœuvrer. On peut passer des portes. On leur attribue alors un bateau chacun avec leur prénom dessus et ce moment-là, c’est souvent une très grande fierté.”
Les bateaux sont entreposés dans le hangar du club avec à quelques mètres “des bateaux mythiques, ceux de Titouan Castryck et des autres kayakistes de haut niveau du club. Des bateaux utilisés sur des compétitions nationales et internationales. Les jeunes quand ils les voient, ils sont heureux !” Sur l’eau très vite, Sarah Lyphout l’assure, même les petits se font vite la main. “Après, je ne sais pas si le plaisir est là tout de suite. Est-ce qu’ils ressentent les sensations de glisse? Je ne pense pas immédiatement, mais il y a cet esprit de groupe, de découverte, être en pleine nature qui est chouette. Et puis là, regardez-les, ils sont sur l’eau. Ils sont quand même inaccessibles. Il n’y a pas les parents à côté qui viennent. Ils ont cette liberté de dire: allez, je pars sur l’eau. Je fais mon activité et je reviens. Ça, c’est plutôt cool.”
L’adhésion à l’année coûte 230 euros, accessible à partir de sept ans pour deux séances encadrées pour les jeunes débutants le mercredi après-midi et le samedi matin, ouvertes cette fois à tous les adhérents du club. “Vous pouvez donc avoir la chance de naviguer le samedi aux côtés de Titouan Castryck”, sourie Julie Vigneau. “C’est vraiment une très grande fierté d’avoir avec nous un vice-champion olympique comme lui. Titouan, il était là hier soir (mardi). Les jeunes l’abordent sans soucis. Il est du club. Il est très accessible, très humble dans sa manière de raconter son expérience incroyable. C’est une fierté et une vraie chance. J’espère que ça met des étoiles dans les yeux de nos jeunes et que ça leur donne de l’inspiration et de l’envie. C’est ça l’idée.” Gabriel, Valentin et Maxime ne diront pas le contraire. Le rendez-vous est pris en Australie dans huit ans.
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