Pour la justice, Emile Louis est responsable de la mort de sept jeunes femmes handicapées, entre 1977 et 1979. Mais la liste de ses victimes pourrait encore s’allonger. Depuis quelques jours, les gendarmes fouillent le « cimetière » du tueur en série, dans l’Yonne, à la recherche des restes d’une possible huitième victime. A l’origine de cette opération, la découverte en décembre 2018, de la voûte crânienne de Marie Jeanne Ambroisine Coussin, une jeune femme disparue en 1975.
Lors de ces fouilles, « des effets vestimentaires ont été retrouvés », a déclaré à l’AFP le procureur de la République à Auxerre, Hugues de Phily, confirmant une information du journal local L’Yonne Républicaine. « Des analyses sont en cours » pour déterminer leur époque et leur appartenance, a-t-il ajouté sans plus de précisions sur les « effets » en question. « Il ne faut pas surinterpréter » cette découverte, a-t-il averti.
Deux victimes sur sept retrouvées
Quarante ans après les faits, les fouilles, débutées le 24 septembre, devraient se terminer vendredi. Mais il s’agit d’une « date indicative », a précisé le procureur. Le vaste champ de fouilles situé à Rouvray, un village de moins de 500 habitants proche d’Auxerre, couvre un bois d’environ 8,000 m2 où sont mobilisés quelque 140 gendarmes et autres militaires. « Le terrain est accidenté et rend les recherches particulièrement difficiles pour le moment », a récemment indiqué le procureur.
Le secteur fouillé avait été autrefois désigné par Émile Louis comme lieu où il aurait caché des corps. Ce n’est cependant pas à cet endroit précis, mais « dans un autre bois situé à 400-500 mètres », selon le procureur, que deux de ses sept victimes connues avaient été découvertes, au début des années 2000 : Jacqueline Weis et Madeleine Dejust, toutes deux disparues en 1977.
Un espoir pour les parties civiles
Les corps de ces deux jeunes femmes âgées respectivement de 18 et 21 ans sont les seuls à avoir été retrouvés, mais le tueur en série, décédé en octobre 2013 à 79 ans, avait été condamné à la prison à perpétuité en 2004 pour la mort de sept femmes au total.
Aucun reste humain n’a été trouvé à cet endroit lors de précédentes fouilles, selon le parquet, mais les recherches avaient alors été « partielles ». Les parties civiles demandaient depuis l’an 2000 de nouvelles inspections. Elles estiment possible la découverte « d’autres corps », ceux des cinq victimes dont les restes n’ont pas encore été retrouvés – des jeunes femmes âgées de 15 à 27 ans disparues entre 1975 et 1979 – voire de nouvelles victimes potentielles.