«Nous sommes dévastés », souffle Sofia Ghezal. Cette mère de six enfants ne « vit plus » depuis le 29 juin dernier, date à laquelle elle a vu sa fille aînée, Narjesse, 17 ans, pour la dernière fois chez elle, à Villeurbanne, près de Lyon. « On a tout essayé et les enquêteurs aussi, assure-t-elle, désespérée. On veut crier au monde qu’on a besoin d’aide pour retrouver notre enfant. »
Depuis trois mois, Sofia et son mari ont « tout tenté » pour essayer de glaner des éléments concernant la disparition de leur fille. « Les policiers ont creusé chaque piste mais l’enquête n’avance pas, elle est ”au point mort”, on a aussi pris contact avec l’ARPD ainsi qu’avec un détective privé, indique la maman. Hier, il m’a avoué que la disparition de Narjesse restait ”un mystère”. »
Partie sans papiers, sans CB et sans téléphone portable
Tout a commencé le 29 juin dernier, quand le père de Narjesse appelle sa femme pour lui indiquer que l’adolescente ne se trouve plus dans sa chambre. D’après les constatations du couple, la jeune fille serait partie en pyjama, avec un sweat noir zippé, des baskets Adidas. « Plusieurs personnes ont soupçonné que c’était une fugue. Personnellement, je n’y crois pas, s’exclame Sofia. Elle est partie sans ses papiers d’identité, sa carte bancaire et son téléphone portable. Et surtout, elle ne nous aurait jamais laissés trois mois sans nouvelle. »
Sofia assure qu’elle avait une « relation de confiance » avec sa fille avec qui il était « facile de communiquer ». Malgré « son âge charnière », elle était « une ado facile à vivre, très mature et responsable ». « Elle était souriante, dynamique. Elle souhaitait devenir sage-femme car elle adorait s’occuper des enfants, notamment de ses frères et sœurs », précise sa mère.
Avant d’ajouter : « Elle s’apprêtait à commencer sa vie d’étudiante. Tous ces éléments nous laissent encore plus dans l’incompréhension. »
« Tant qu’on ne l’aura pas retrouvée, on n’arrêtera pas »
Depuis trois mois, Sofia a « eu le temps de se faire tous les scénarios possibles » : « Je pense qu’elle a voulu s’aérer l’esprit, étant donné qu’elle révisait pour le baccalauréat et qu’elle a fait une mauvaise rencontre. J’ai peur de cette vérité mais il se peut qu’elle soit séquestrée quelque part. »
Sofia et son mari sombrent alors dans une « angoisse perpétuelle », « jour et nuit ». « On se demande si elle a accès à de la nourriture, si elle peut boire, si elle a des vêtements, si elle n’a pas eu trop chaud cet été et si elle ne va pas avoir trop froid, l’hiver arrivant… On a réussi à avoir accès à son téléphone, même à des choses qu’elle avait effacées et rien ne ressort. On scrute tous les jours ses réseaux pour avoir un signe de vie. Rien. Le pire, c’est de n’avoir aucune piste, aucun soupçon et aucune réponse. C’est tout ça qui nous pousse à croire qu’elle est en danger », déplore la maman.
Malgré la situation, Sofia garde espoir : « Tant qu’on ne nous a pas dit le contraire, on prie pour la retrouver saine et sauve. Et tant qu’on ne l’aura pas retrouvée, on n’arrêtera pas de chercher. C’est pour ça qu’on lance un appel. Peut-être que quelqu’un aura ne serait-ce qu’un petit élément qui nous permettra d’avancer sur la disparition de notre fille. »
Si vous avez des informations concernant la disparition de Narjesse, veuillez contacter le commissariat de Meyzieu au 04.78.78.43.49 ou au 04.78.78.43.32.